Peter von Kant (Denis Menochet) est un grand réalisateur allemand du début des 70ies. Homosexuel affiché, il vit dans un appartement luxueux de Cologne avec Karl (Stefan Crepon) son assistant qu’il maltraite. Sidonie (Isabelle Adjani), la star vieillissante qu’il fit jadis tourner, lui présente un jeune acteur Amir (Khalil Gharbia) dont Peter tombe instantanément follement amoureux. Le temps passe et Amir profite de la situation pour mettre Peter à sa botte.
Quelle incroyable filmographie que celle de François Ozon ! Quelle richesse ! Quelle variété ! Quelle stakhanovisme ! Y aura-t-elle encore une star française qu’il n’aura pas fait tourner ? Isabelle Adjani manquait à son tableau de chasse. Elle livre dans Peter von Kant une prestation étonnante, aux limites de l’auto-parodie, momifiée par un énième lifting sous un peau qu’aucune ride ne vieillit alors qu’elle vient de fêter son soixantième-septième anniversaire.
Ozon a pris Fassbinder comme figure tutélaire. Les deux hommes, qu’une génération et le Rhin séparent, partagent la même boulimie de travail, la même homosexualité transgressive, le même désir fulgurant de se jouer des codes…. Déjà en 2000, dans l’un de ses tout premiers films, Gouttes d’eau sur pierre brûlantes, le tout jeune Ozon adapté une pièce de théâtre de Fassbinder. Le résultat, déconcertant, lançait les carrières de Ludivine Sagnier et de Malik Zidi.
Sans se soucier des modes, Ozon revient en 2022 à ses premières amours. Il signe un remake de la pièce de théâtre de Fassbinder Les Larmes amères de Petra von Kant, que le cinéaste allemand avait portée à l’écran en 1972. Volontiers autobiographique, Les Larmes amères… avait pour personnage principal, non pas un réalisateur masculin, mais une créatrice de mode, interprétée par Hanna Schygulla… qu’on retrouve dans Peter von Kant.
Ozon s’autorise à pousser l’identification jusqu’au bout et à transformer Petra en Peter, à donner à son acteur principal, l’incroyable Denis Menochet (qu’il avait déjà dirigé dans Grâce à Dieu), les traits de l’ogre Fassbinder, la moustache tombante, le corps obèse….
Les limites de Peter von Kant sont doubles
La première est sa théâtralité. Sempiternel débat sur l’adaptation au cinéma de pièces de théâtre, souvent statiques et très dialoguées. Quelle est la valeur ajoutée du passage à l’écran ? Elle saute rarement aux yeux. En tous cas, ici, je ne vois pas l’intérêt de faire un film d’une pièce qui aurait été parfaite sur scène.
La seconde est son actualité. Pourquoi ce film en 2022 sinon la fascination fétichiste de Ozon pour son maître ? Qu’il y a-t-il dans les outrances de grande folle de Peter von Kant et dans les logiques de domination/soumission qui tissent sa vie – dans sa double relation avec Karl et avec Amir – qui justifie qu’on en (re)fasse aujourd’hui un film ?
Alexandre (Jean-Pierre Léaud) est un dandy parisien. Il vit aux crochets de Marie (Bernadette Laffont) qui l’héberge et l’entretient. Tandis qu’il essaie sans succès de reconquérir Gilberte (Nathalie Weingarten), une jeune enseignante qui l’a quitté pour se marier, il fait la rencontre de Veronika (Françoise Lebrun), une infirmière qui ne se cache pas de mener une vie sexuelle libérée. S’ébauche entre Alexandre, Marie et Veronika un ménage à trois.
Julio Branco (Javier Bardem) est le patron charismatique d’une petite entreprise familiale de balances industrielles. Déjà couvert de prix, il aspire à une nouvelle récompense qu’un jury lui décernera peut-être sous huit jours. Mais d’ici là, les tracas s’accumulent qui menacent le bon déroulement de la visite du jury : le fils d’un fidèle employé a été arrêté par la police, son bras droit est à la dérive depuis que sa femme menace de le quitter, une nouvelle stagiaire a tapé dans l’oeil du patron….
Ali a douze ans dans l’Iran d’aujourd’hui. C’est un enfant des rues abandonné à lui-même depuis la disparition de son père et l’internement de sa mère en asile psychiatrique. Avec trois camarades, Mamad, Abofazl et Reza, Ali multiplie les rapines. Hashem, le parrain du quartier, lui assigne une mission : retrouver un trésor enfoui sous l’Ecole du soleil. Pour mener à bien sa tâche, Ali et ses trois amis doivent s’inscrire à l’école, qui accueille des enfants sans ressources, et feindre d’en suivre l’enseignement.
Scott Hastings (Paul Mercurio) est un danseur de salon qui, depuis son enfance, poussé par une mère tyrannique, elle-même professeure de danse et ancienne professionnelle, rêve de remporter le plus prestigieux concours : le Pan-Pacific. Mais, le carcan étriqué des règles de la discipline l’étouffe. Il brûle de le faire éclater avec des chorégraphies inédites. Effrayée par tant d’audace, sa partenaire le quitte. Il faut d’urgence en trouver à Scott une nouvelle. C’est le moment que choisit Fran (Tara Morice), une jeune femme sans grâce cachée derrière d’immenses lunettes difformes, pour lui faire des avances. Son père, immigré espagnol, s’avère être un exceptionnel danseur qui entraîne le couple en vue de la compétition, sans souci du règlement.
Many Saints of Newark a pour héros, à la fin des 60ies, à Newark dans le New Jersey, le mafioso Dickie Montisanti. Son frère, qui purge une longue peine, est le père de Tony Soprano – qui deviendra quelques années plus tard le capo de la famille DiMeo – un adolescent particulièrement éveillé qui considère Dickie comme son père de substitution. Le père de Dickie s’est remarié avec une jeune napolitaine, Giuseppina, dont Dickie tombe amoureux. Pendant ce temps, les tensions raciales s’accentuent dans la ville et les règlements de compte entre clans rythment la vie quotidienne des Montisanti et des Soprano.
En 1974, au faîte de sa gloire, David Hockney fait réaliser par son ami Jack Hazan un film-documentaire où il joue entouré de ses proches. Son fil rouge sera la fin de sa liaison avec son modèle, Peter Schlesinger, et la réalisation (en fait quelques années plus tôt en 1967) de la toile qui l’a rendu célèbre A Bigger Splash.
En 1971, à l’université de Stanford en Californie, le professeur Zimbardo a mené une expérience qui a mal tourné. Son hypothèse de travail était que la situation est plus déterminante que la personnalité des individus pour influencer leur comportement. Pour la démontrer il a réparti aléatoirement une population de dix-huit étudiants, recrutés par petites annonces, en deux groupes : un groupe de gardiens et un groupe de prisonniers. Les premiers, abusant de l’autorité arbitraire qui leur est conférée, vont très vite faire preuve de sadisme tandis que la plupart des seconds ont accepté les humiliations qu’ils ont subies.
Au tournant du XIVème siècle, l’Angleterre d’Edouard Ier, profitant d’une crise de succession à la tête du royaume d’Écosse, a progressivement mis la main sur son voisin septentrional. Mais le joug de Londres est mal ressenti par ce peuple viscéralement attaché à son indépendance.
Marco (Marcello Mastroianni) et Irène (Catherine Deneuve) vivent heureux à Paris avec leur fils Lucas. Lui est moniteur d’auto-école ; elle tient un salon de coiffure et rêve de s’agrandir. Mais la santé de Marco lui donne des soucis. Sur les objurgations de sa femme, il finit par consulter. Son généraliste (Micheline Presle), perplexe, le renvoie chez un spécialiste qui rend un verdict sans appel : Marco est enceint.e. de quatre mois.