Sami et Micka sont voisins, collègues de travail et les meilleurs amis du monde. Pour épicer leur quotidien monotone, ils décident, au nom de l’amitié qui les lie d’échanger leurs épouses. Pour que l’usurpation réussisse, ils doivent accentuer leurs ressemblances et copier les pratiques sexuelles de l’autre époux. Mais, Agathe et Mélissa ont vent du mauvais tour que leurs époux veulent leur jouer. Elles décident de leur en jouer un autre.
Conte nuptial est né, raconte sa réalisatrice, du choc que lui a causé que la lecture d’une nouvelle de Roald Dahl, un auteur bien connu pour ses livres pour enfants (Charlie et la Chocolaterie, Fantastique Maître renard), publiée en 1974 dans la revue Playboy. Sous couvert d’humour et de libertinage, La Grande Entourloupe racontait en fait la perpétration du double viol de deux femmes non consentantes par le meilleur ami de leur mari respectif.
On aurait pu craindre qu’un tel point de départ ne conduise à un film #MeToo à la morale sentencieuse. Heureusement, Claire Bonnefoy évite ce travers et livre plutôt un délicieux marivaudage filmé dans le cadre presque surréaliste d’une ville de province [je n’aurai pas réussi à l’identifier] et de deux villas hyper-modernes de sa banlieue cossue – si rien n’est dit du travail des quatre protagonistes, on peut déduire de leur cadre de vie qu’ils ont une belle situation.
Conte nuptial est charmant. Pourtant ses quatre interprètes forment un assemblage disparate. Par son abattage hors du commun, par sa célébrité grandissante, Raphaël Quenard écrase ce quatuor. Et Inas Chanti, découverte chez Antoine Desrosières (À genoux les gars) est trop jeune pour le rôle. Le charme de Conte nuptial vient plutôt de ses dialogues, de sa mise en scène, de ses décors décalés, de ses partis pris théâtraux – on imagine fort bien ce film-là au théâtre.
Cinquante ans ont passé depuis la publication de la nouvelle de Roald Dahl. Ce qui constituait à l’époque une blague potache apparaît aujourd’hui comme une perfidie intolérable. Dont acte. Pour autant, si on y regarde de plus près, la conclusion de la nouvelle et la conclusion du film sont étonnamment proches. [Attention spoiler] Dans la nouvelle, l’épouse de Vic, après que Terry s’est glissé dans son lit à son insu, confesse au réveil à son mari, marri, qu’il ne lui a jamais fait aussi bien l’amour que la veille. Dans le film, c’est exactement à la même conclusion qu’Agathe aboutit, qui a découvert dans les bras de Sami un plaisir que son mari ne lui avait jamais donné.
Touda (Nisrin Erradi) élève seule un enfant sourd-muet. Elle est chanteuse de profession et se produit dans des cabarets ou pour des concerts privés. Elle a un rêve : se consacrer à l’aïta, ce chant qui plonge ses racines dans l’histoire profonde du Maroc et qui promeut les valeurs de liberté et d’émancipation, et devenir une cheikha. Mais les hommes qui l’emploient et qui l’écoutent, loin de la reconnaître pour ses qualités artistiques, la ramènent constamment à son sexe.
Un auto-stoppeur (Kad Merad), la casquette vissée sur la tête, un vieux sac en cuir jeté sur l’épaule, sillonne la France. Il assiste aux commémorations du Débarquement sur le pont de Bénouville, passe devant le Mont-Saint-Michel, achète une trompette à Béziers, prend un bain de foule aux 24 Heures du Mans et danse sous le pont d’Avignon. Pour chacun des conducteurs qui le prend en stop, il s’invente une nouvelle identité, prêtre défroqué, réalisateur de films X, amant meurtrier, et raconte les crimes qu’il aurait commis et qui expliquent sa cavale. Il s’agit en fait d’un grand avocat parisien, Lino Massaro, atteint d’une maladie dégénérative. Lino finit par croiser dans une ferme bourguignonne une accorte paysanne (Françoise Gillard). Sa femme (Elsa Zylbertstein) et son meilleur ami (Michel Boujenah) essaient en vain de le retrouver.
Jessica Comley (Vicky Krieps) est garde-frontière en Arizona. Cette jeune femme solitaire et silencieuse, fille de parents divorcés, très proche de sa belle-soeur qui se meurt d’un cancer, est tout entière investie dans sa tâche : pour elle, rien ne compte si ce n’est traquer les immigrants latino-américains qui essaient de franchir le mur qui sépare le Mexique des Etats-Unis.
La canicule réunit trois femmes dans un appartement marseillais : Elise (Noémie Merlant), une actrice qui tente de mettre un terme à la relation toxique qu’elle entretient avec un avocat, Nicole (Sanda Codreanu), une écrivaine en herbe qui peine à écrire son premier roman et Ruby (Souheila Yacoub), une cam girl délurée.
Alors qu’il se meurt d’un cancer en phase terminale, Leonard Fife (Richard Gere) accepte de raconter sa vie, face caméra, à deux de ses anciens étudiants. Avant de devenir un documentariste célèbre, Fife a grandi aux Etats-Unis. Il s’y est marié deux fois, y a eu plusieurs enfants, mais a abandonné les siens pour fuir au Canada, soi-disant pour échapper à la conscription en 1968 mais en fait pour fuir lâchement un quotidien qu’il ne supportait plus. Amy (Uma Thurman), qui fut son étudiante trente ans plus tôt, avant de devenir sa femme et sa productrice, assiste à l’enregistrement et découvre des pans de la vie de Leonard qu’elle ne connaissait pas.
Sarah Bernhardt (1844-1923) est considérée comme l’une des plus grandes tragédiennes de son temps. Elle fut, avant l’invention du cinéma, la première star mondiale.
En provenance de Roanne, Raoul débarque à Marseille un an après la mort de sa fille, Agnès, avec laquelle il avait rompu tout contact. Il découvre qu’elle faisait partie d’un groupe de musique nommé Fotogenico, qui avait sorti un disque, mais dont les membres se sont depuis éloignés. Pour entretenir la mémoire de sa fille, Raoul se met en tête de reconstituer le groupe dissous.
Inséparable de ses deux fidèles amis, Jean-Yves et Francis, Anthony, surnommé Totone, fait les quatre cents coups dans son Jura natal. Mais la dure réalité s’impose à lui quand son père meurt brutalement, lui laissant sa ferme, ses dettes et sa petite sœur de sept ans à peine. Pour se renflouer, Totone décide de participer au concours du Comté d’or. Seul problème : il ne connaît rien à la confection du fromage.
Contrairement à ce que son titre annonce, Saint-Ex n’est pas un biopic. S’il évoque, brièvement, son enfance dans le château familial, la mort de son frère cadet, François, puis sa disparition en mer en juillet 1944, Saint-Ex se focalise sur un épisode de la vie du célèbre écrivain : en 1929, avec Henri Guillaumet, employé de la Compagnie générale aéropostale, il traverse la cordillère des Andes et ouvre la route aérienne de l’Argentine au Chili.