La MACA (Maison d’arrêt et de correction de Côte d’Ivoire) est la prison d’Abidjan. Barbe noire en est le Dangoro, le caïd tout puissant ; il possède un droit de vie et de mort sur tous les prisonniers. Mais son règne touche à sa fin et sa succession déjà se prépare. Vieillissant et malade, Barbe noire décide d’organiser un rituel ancien : une nuit des rois. Un prisonnier devra, toute la nuit durant, raconter des histoires. S’il perd l’attention de ses spectateurs, il sera tué.
Le sort en échoit à Roman, un détenu tout récemment incarcéré. Il se lance dans la narration de la vie fantasmée de Zama King, un chef de gang qui profita des désordres de la guerre civile pour faire régner la terreur à Abidjan.
La Nuit des rois est un film étonnant qui emprunte à plusieurs sources. Ses premières images nous plongent dans une ambiance déjà souvent visitée d’enfer carcéral, débordant de violence, de sueur et de testostérone : Prison Break, Un prophète, Midnight Express, La Ligne verte…. Mais la suite du film nous emmène sur d’étonnants chemins de traverses. On pense bien sûr aux Mille et une nuits et au défi relevé par Shéhérazade. On pense aussi aux incantations des griots africains.
L’ensemble est baroque, échevelé, plein de bruit et de fureur. Pourtant, la mayonnaise ne prend pas. On ressort de la salle en se disant que le sujet de La Nuit des rois aurait fait un formidable spectacle de danse contemporaine mais pas un bon film.