Marié et père de famille, Didar travaille à Almaty dans un journal au bord de la faillite. Il a une passion, la poésie, et un modèle, Makhambet Utemisov, un poète kazakh du 19e siècle, qui s’est rebellé contre les autorités et qui a connu une fin tragique.
Quand on tape « cinéma kazakh » sur Google, on trouve… Borat ! Pourtant le Kazakhstan a produit quelques films, peu ou mal diffusés en France, qui méritent qu’on s’y arrête. Avec Chouga (2007), Darezhan Ormibaev a transposé Anna Karénine dans le Kazakhstan contemporain. L’Étudiant (2012) du même transpose cette fois-ci Crime et châtiment. Le Souffle (2014) est un des plus beaux films que j’aie vus ces dernières années, qui montre l’immense plaine kazakhe dans de longs travelings sans dialogue. Sortis en 2018 et en 2020, signés par Adilkhan Yerzhanov, La Tendre Indifférence du monde raconte une histoire d’amour impossible et A Dark-Dark Man une enquête policière tournée sous le soleil froid de la steppe kazakhe.
Près de dix ans après L’Etudiant, Poet marque le retour dans les salles de Drezhan Omirbayev, le père de cette « Nouvelle Vague du cinéma kazakh ». Le sexagénaire, habitué des plus grands festivals, y exprime une idée très abstraite et très profonde : l’incapacité du poète à vivre dans le monde qui l’entoure. L’idée n’est pas neuve : elle avait été déjà vulgarisée par les plus grands poètes du XIXème siècle (Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Musset….)… et inspirait bien des lycéens pour leur bac de français !
L’originalité de Poet est de mettre en miroir deux vies : celle banalement contemporaine de Didar qui se rend en train dans une petite ville de province pour y lire ses poèmes devant une salle vide et celle de Makhambet Utemisov, sauvagement assassiné par les sicaires du gouverneur russe au milieu du dix-neuvième siècle. Ces deux destins entremêlés pourraient renvoyer l’image du poète maudit, condamné à vivre incompris en marge des hommes.
Mais Poet n’est pas si pessimiste. La seule spectatrice de la présentation de Didar est une jeune fille bègue qui connaît toute son oeuvre et qui lui dit combien sa lecture a bouleversé sa vie. Quant à Makhambet Utemisov, si ses ossements ont connu bien des tribulations, sa mémoire est désormais honorée dans un splendide mausolée.
En Sardaigne, au cœur de l’hiver, un pénitencier au bord de la ruine est sur le point de fermer définitivement ses portes. Ses derniers gardiens célèbrent tristement sa fermeture tandis que sa directrice a déjà fait ses cartons. Mais un ultime contretemps empêche le transfert d’une douzaine de prisonniers. Ils sont regroupés dans une aile de la prison sous le contrôle d’une poignée de gardes le temps de leur trouver un toit.
Au XIVème siècle, au Japon, Tomona, un jeune orphelin frappé de cécité joue du biwa en nourrissant le projet de venger son père assassiné. Dans les rues de Kyoto, il rencontre Inu-Oh, une étrange créature aux bras démesurément longs et au visage monstrueux caché par un masque. C’est le fils du directeur de la plus célèbre troupe de théâtre nô de la capitale impériale. Les deux jeunes gens forment un duo décapant dont les concerts révolutionnaires rencontrent un immense succès.
« Le Silence de Luma ». Je continue, sans aucun succès à ce jour, à faire de l’oeil avec cette proposition de titre au DRH de Libération (ou de Télérama ?) dans l’espoir insensé qu’il cherche à recruter un critique de cinéma . Elle est assez obscure même si elle se veut très maline. Certains auront peut-être reconnu ma fine allusion au film des frères Dardenne, Le Silence de Lorna.
Dans l’arrière-pays tunisien, au lever du soleil, un pick-up vient chercher la vingtaine d’hommes et de femmes qui vont, toute la journée, cueillir les figues d’un verger. Le patient travail sous la frondaison des arbres fruitiers s’effectue lentement. Les jeunes filles échangent des confidences, sous le regard des aînés. Des relations s’ébauchent…
Vlad, un acteur de la Comédie-Française meurt sur scène. Il a le temps de murmurer à l’oreille de Martin (Vincent Lacoste), un autre sociétaire, le nom de la mystérieuse organisation qui l’a empoisonné : le Parfum vert. Avec Claire (Sandrine Kiberlain), une bédéiste, Martin, que la police soupçonne du crime de Vlad, part à la poursuite de ces criminels à Bruxelles et à Budapest où ils ont l’intention de profiter d’une représentation de L’Illusion comique qu’y donne la Comédie-Française pour s’y approprier une arme technologique de fabrication chinoise.
Le grand reporter Gianfranco Rosi a bourlingué sur toute la planète. À partir des archives pontificales, il a monté ce documentaire consacré aux innombrables voyages effectués par le pape François depuis 2013.
Une année dans la vie de Sissi impératrice.
Walid, la quarantaine, vit à Haifa avec sa femme, infirmière, sa fille et son fils, affligé de maux de ventre récurrents qu’une docteure russe croit pouvoir imputer à la fièvre méditerranéenne. Il a quitté la banque qui l’employait pour se mettre à écrire, mais est victime du syndrome de la page blanche qui le plonge dans une profonde dépression. L’arrivée d’un bruyant voisin, Jalal, qui vit de louches combines, va peut-être l’en guérir. Walid en effet souhaite écrire un livre sur la pègre.
À Paris, au milieu des 80ies, Stella (Flavie Delangle) a dix-sept ans. Son père (Benjamin Biolay), machiste et alcoolique, vient de quitter sa mère (Marina Foïs), qui peine à tenir seule le bistro familial.