Fondé au début du vingtième siècle par un modeste tanneur toscan, Gucci est devenu une marque de luxe internationalement réputée. Dans les 70ies, l’entreprise familiale est co-dirigée par les deux fils du fondateur, Rodolfo (Jeremy Irons) et Aldo (Al Pacino). Ils se déchirent sur la stratégie à suivre. Rodolfo, esthète florentin, est soucieux de qualité avant tout ; Aldo, installé à New York, veut internationaliser la marque, quitte à encourager en sous-main la contrefaçon.
Rodolfo et Aldo ont chacun un fils. Maurizio (Adam Driver) est un jeune homme discret qui ne souhaite pas travailler dans l’entreprise familiale ; mais Patrizia Reggiani (Lady Gaga), une jeune femme d’origine modeste, qu’il épouse, est ambitieuse pour deux. Paolo (Jared Leto), le fils d’Aldo, est au contraire un personnage excentrique qui se pique de créer alors qu’il est dépourvu de tout talent.
Un mois après Le Dernier Duel sort un nouveau film de Ridley Scott. Ils sont à la fois différents et similaires. Le premier se déroule dans la France médiévale, le second dans l’Italie contemporaine. Le premier est centré autour de l’ordalie mettant aux prises un homme accusé de viol (Adam Driver) et l’époux de la femme qui l’accuse de l’avoir violée (Matt Damon) ; le second raconte les querelles des membres d’une famille autour de la marque prestigieuse créée par leur aïeul. Le premier utilise un procédé particulièrement astucieux, la narration successive d’un même événement par ses différents protagonistes, là où le second est plus platement chronologique.
Mais les différences s’arrêtent là. Les deux films ont en commun une durée particulièrement distendue (Le Dernier Duel dure 2h33 et House of Gucci 2h37) à laquelle le cinéma ne nous a plus habitués et qui les rapprochent des séries que nous avons binge-watchées pendant le confinement. Ils s’étalent sur plusieurs années voire sur plusieurs décennies et racontent une histoire riche en rebondissements – mais aussi victimes de quelques « trous d’air ». Ils sont servis par un casting éblouissant. Dans House of Gucci, Lady Gaga réussit le pari incroyable de surpasser de la tête et des épaules ses partenaires. Un défi de taille face à Al Pacino, Jeremy Irons, Adam Driver, Jared Leto (auquel je prédis l’Oscar du meilleur second rôle tant sa prestation est hallucinée) ou Salma Hayek… et quand on mesure à peine 1m55 (contre 1m91 pour Adam Driver).
House of Gucci se déguste comme un énorme dessert, parfois étouffe-chrétien, à l’élégance vénéneuse – puisque l’on sait dès sa première image qu’il y est question de conspiration de crime et de mort. Les costumes, les décors rivalisent d’élégance, de chic…. et parfois de bling-bling scandaleusement daté (les 70ies et les 80ies ont commis quelques funestes erreurs de carre). La musique est une tuerie pour tous ceux et celles qui ont grandi à cette époque : Eurythmics, Blondie, George Michael, Donna Summer…. House of Gucci est un spectacle grandiose et funèbre.
Benjamin (Benoît Magimel) est, de son propre aveu, acteur raté et professeur de théâtre. D’anodines douleurs au dos ont révélé un cancer de stade 4 au pancréas. L’issue en sera fatale, à très court terme, sans espoir de survie. C’est au professeur Eddé (le docteur Gabriel Sara quasiment dans son propre rôle) et à son assistante Eugénie (Cécile de France) de l’annoncer à Benjamin et à sa mère et de leur rendre les derniers mois à vivre les moins douloureux possibles.
Lisa (Stacy Martin) et Simon (Pierre Niney) sont jeunes et fusionnels. Ils forment un couple inséparable que la vie va pourtant séparer. Mais quelques années plus tard, alors que Lisa a refait sa vie avec Léo (Benoît Magimel), les hasards de l’existence vont les réunir à nouveau.
Olga est une jeune gymnaste ukrainienne surdouée. Elle se prépare d’arrache-pied aux prochains championnats d’Europe. Mais la politique va la rattraper.
Nous sommes à la fin des années 80, dans les cités du 9-3. Le rap vient d’arriver en France. Didier et son ami Bruno, deux graffeurs, écrivent des textes qui expriment leur colère et leur mal-être ; leur ami Franck les met en musique. Un groupe se crée. Il s’appellera Supreme NTM. Didier, Bruno et Franck prennent des noms de scène : ce sera JoeyStarr, Kool Shen et DJ S. Un manager prendra le destin du groupe en main ; un autre les fera signer chez Sony où ils sortiront leur premier album en 1991.
Au début des années soixante, dans une université de province, Anne (Anamaria Vartolomei) suit des études de lettres pour s’affranchir du milieu populaire dont elle est issue et pour réaliser un rêve : l’écriture. Elle vit l’existence banale des jeunes filles de son âge : la succession des cours, la sororité de ses voisines de Cité U, quelques flirts plus ou moins poussés…
Jessica (Tilda Swinton) est Anglaise et vit en Colombie à Medellin. Elle est venue quelques jours à Bogota au chevet de sa sœur. Mais son sommeil est soudain troublé par un bruit sourd et violent. Pour lutter contre cet acouphène déstabilisant, Jessica consulte sans succès un médecin. Elle contacte un acousticien dont elle perdra ensuite la trace. Elle croise le chemin d’une archéologue française (Jeanne Balibar) qui lui montre des restes humains retrouvés dans des excavations.
Mai 1981. François Mitterrand vient de remporter les élections présidentielles, soulevant une immense espérance dans le peuple de gauche. Philippe (Timothée Robart) ne communie pas à la liesse générale, obnubilé par sa seule passion : le son. Effacé et timide, Philippe assiste Jérôme son frère aîné (Joseph Olivennes) qui anime une radio pirate.
À Oslo, de nos jours, Phillip (Anders Danielsen Lie) et Erik (Espen Klouman-Høiner) sont deux jeunes hommes passionnés d’écriture. Ils ont chacun écrit leur premier roman qu’ils rêvent de publier.
Un compositeur en panne d’inspiration se réfugie dans une maison isolée au sommet d’une falaise d’une île bretonne. En proie à une grande confusion mentale, il voit défiler dans son esprit perturbé sa femme (Virginie Effira) qu’il vient de quitter mais qu’il aime encore, sa maîtresse (Laëtitia Casta) qu’il désire encore mais n’a jamais aimée, son meilleur ami (Mathieu Kassovitz) qu’il suspecte d’avoir couché avec sa femme, ses parents (Nathalie Baye et Patrick Chesnais).