Dans la terrible jungle ★★☆☆

L’Institut médico-éducatif (IME) La Pépinière à Loos accueille depuis 1974 des jeunes entre six et vingt ans déficients visuels multi handicapés. Caroline Capelle et Ombline Ley y ont posé leur caméra pendant plus d’un an, captant le quotidien des pensionnaires.

Filmer le handicap n’est pas simple. Filmer le handicap mental est plus compliqué encore. D’ailleurs les œuvres qui mettent en scène des personnages en chaise roulante se cantonnent prudemment à filmer des handicapés moteurs : Tout le monde debout, Intouchable, Le Scaphandre et le PapillonLe Huitième Jour est le rare exemple d’un film touchant et courageux osant traiter la trisomie 21 à bras le corps.

Pour filmer le handicap, on peut avoir recours à la fiction : c’était le cas par exemple du très réussi Marche ou crève avec Diane Rouxel (qui aurait amplement mérité le César du meilleur jeune espoir féminin). On peut avoir recours au documentaire : ce fut le cas en 2014 de La Porte d’Anna tourné dans un établissement pédopsychiatrique francilien accueillant des adolescents autistes et psychotiques.

Dans la terrible jungle a le défaut de traiter un sujet qui l’a déjà été. Il n’est pas question de remettre en cause l’acuité et l’empathie du regard que les deux jeunes co-réalisatrices portent sur les patients de La Pépinière. Elles réussissent à nous rendre attachants quelques uns d’entre eux : Ophélie, l’aveugle mélomane, Médéric, paraplégique et druide à ses heures, Gaël et ses impressionnantes crises auto-destructrices. Leur caméra évite le double écueil de la complaisance et du voyeurisme. Mais rien dans l’enchaînement des saynètes qu’elles captent d’un œil malicieux ne permet de distinguer ce documentaire de ceux qu’on a déjà vus et de ceux qu’on verra encore.

La bande-annonce

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