Les Enfants du temps ★☆☆☆

Hodaka est un adolescent en rupture de ban qui a quitté son île natale pour aller vivre à Tokyo. Sans famille ni travail, il trouve refuge chez un échotier alcoolique pour lequel il rédige des articles pour la presse à sensation. L’un de ses reportages le conduit à enquêter sur les « filles-soleils », ces personnes aux dons surnaturels capables d’arrêter la pluie. Hodaka rencontre l’une d’entre elles, Hina, dont il tombe vite amoureux. Alors que la pluie tombe quasiment sans interruption sur la métropole tokyoïte, le couple monte un business juteux : proposer contre rémunération quelques rayons de soleil aux organisateurs d’un concert à ciel ouvert, à de jeunes mariés ou à un père qui veut jouer au parc avec sa fille…. Mais, Hina constate bien vite que l’invocation de ses pouvoirs surnaturels risque de menacer sa propre vie.

Makoto Shinkai est de retour trois ans après l’immense succès de son précédent film d’animation Your Name qui avait battu tous les records d’audience. Les Enfants du temps (la traduction est fidèle au titre japonais 天気の子 mais s’éloigne de l’astucieux et intraduisible titre international Weathering with you) sera immanquablement mesuré à l’aune de ce film précédent dont il reprend la graphie, l’histoire et jusqu’à la physionomie de ses personnages principaux.

On y retrouve les grands thèmes de Your name qui, vu depuis la France, rendent le cinéma japonais d’animation à la fois incompréhensible et fascinant. Au risque de me faire lancer des tomates, j’avancerais que c’est un cinéma puéril. Puéril dans sa forme : l’animation. Puéril dans son thème : le premier amour. Je vois d’ici les réponses, toutes fondées, que cette opinion suscitera : le cinéma d’animation comme la bande dessinée ne sont pas des sous-genres et peuvent toucher un public adulte ; l’amour fou est un thème indémodable qui ne connaît pas de classes d’âge. Je m’explique : en qualifiant ce cinéma de puéril, je n’entends pas le disqualifier, mais au contraire souligner combien il réussit à toucher un public extrêmement vaste « de 7 à 77 ans » comme le font d’ailleurs, en utilisant des ressorts similaires, les romans à succès de Murakami.

Le problème des Enfants du temps est que la comparaison avec Your Name tourne immanquablement à son désavantage. L’effet de surprise ne joue plus. L’étonnement suscité par Your name est retombé. La virtuosité de l’animation ne nous surprend plus. Et la passion dévorante – mais totalement dénuée de sensualité – qui unit les deux personnages principaux sent le réchauffé.

Les Enfants du temps a pour toile de fond les dérèglements climatiques. Mais certains critiques, notamment celui du Monde, auront noté qu’ils le traitent sur un mode surprenant. D’autant plus surprenant d’un point de vue japonais qui a tendance à donner la primauté au groupe sur l’individu. Nos héros, qui doivent sacrifier leur amour pour sauver le Japon des pluies diluviennes qui menacent de le submerger font un choix déconcertant. Bel exemple pour la jeunesse…

La bande-annonce

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