Senna (2010) ★★☆☆

Ayrton Senna (1960, 1994) fut l’un des plus grands pilotes professionnels. Sa rivalité fratricide avec Alain Prost (les deux pilotes couraient pour la même écurie) constitua l’une des pages les plus célèbres de l’histoire de la Formule 1. Sacré trois fois champion du monde sur MacLaren en 1988, 1990 et 1991, il trouve la mort durant le Grand Prix de San Marin à Imola sous les yeux des spectateurs du monde entier.
À partir d’images d’archives, le documentariste britannique Asif Kapadia revient sur la vie du célèbre pilote.

Je n’avais pas vu Senna à sa sortie dans les salles en 2011. Je profite du confinement pour le faire. Car depuis lors, j’avais été enthousiasmé par les deux documentaires réalisés par Asif Kapadia : la première en 2015 sur Amy Winehouse qui m’avait arraché des sanglots et la seconde en 2019 sur Diego Maradona.

Pourtant rien ne m’ennuie plus que la Formule 1. Les Grands Prix à la télévision, le ronronnement monotone des moteurs et les tours de circuit hypnotiques des bolides me plongeaient dans une profonde léthargie. Rien n’est plus impressionnant que de voir – et d’entendre – les bolides quand on est sur la piste (j’ai grandi à vingt kilomètres du Circuit du Castellet) ; mais rien ne me semble plus ennuyeux que de les regarder derrière un petit écran.

Ceci dit, la vie d’Ayrton Senna a des airs de tragédie grecque. Et Asif Kapadia sait instiller de la tension dramatique dans sa narration.

Il ne nous dit pas grand chose de la vie privée du pilote. On comprend qu’il est issu de la classe moyenne brésilienne, qu’il a été choyé par ses parents qui l’ont toujours encouragé et soutenu. Le documentaire ne nous dira rien de ses amours, pas plus qu’il ne nous révèlera d’éventuels démons intérieurs que Senna aurait su dompter ou au contraire qui l’auraient entraîné dans l’abîme. On est loin des profils auto-destructeurs de Amy Winehouse ou de Diego Maradona.

Pour autant Senna reste captivant. Captivant par le duel titanesque qu’il raconte avec Alain Prost. Tout opposait les deux hommes : le Français, froid, calculateur, méticuleux, le Brésilien, obsédé par la victoire et aveuglé par une foi envahissante qui l’a peut-être conduit à sous-estimer les risques. Leur duel s’est conclu deux fois à Suzuka en 1989 et 1990 par deux accrochages polémiques. Captivant parce qu’on en sait l’issue tragique et qu’on en vit chaque étape comme un pas vers une conclusion inévitable.

La bande-annonce

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