Goodbye, Dragon Inn (2003) ★☆☆☆

Un immense cinéma tombe en ruines. Il repasse Dragon Gate Inn, un vieux film de wuxia taïwanais devant deux de ses acteurs qui sont venus, sans se concerter, le revoir une ultime fois. La salle quasi vide ne compte qu’une poignée de spectateurs : un touriste japonais qui s’y est réfugié pour se protéger d’un orage, une belle de nuit qui croque bruyamment des cacahuètes, une ouvreuse boiteuse et un projectionniste.

Tsai Ming-Liang est un des cinéastes emblématiques de la seconde vague taïwanaise. Abonné aux festivals (Vive l’amour reçoit le Lion d’or en 1994 à Venise, La Rivière l’Ours d’argent à Berlin en 1997, The Hole et Et là-bas quelle heure est-il ? sont sélectionnés à Cannes en 1998 et en 2001), il en est devenu l’ambassadeur avant de repasser au second plan.

Sorti en 2003, Goodbye, Dragon Inn est emblématique de son œuvre. C’est un film quasi muet dont l’histoire ne se comprend que par bribes. Il s’organise en longs plans fixes parfaitement composés. Les lumières sont particulièrement riches, qui rappellent In the Mood for Love, sorti quelques années plus tôt. Malheureusement, il n’en a pas la musique inoubliable.

On l’aura compris : Goodbye Dragon Inn, même s’il dure une heure vingt-deux seulement, est un film austère qui exige du cinéphile un certain masochisme. À cette condition, on pourra y trouver du plaisir. Sinon …

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *