Né à Jérusalem (et toujours vivant) ★☆☆☆

Ronen est né et a grandi dans le cœur de Jérusalem. Il a vécu dans sa chair les attentats meurtriers qui ont scandé la « deuxième Antifada » au début des années 2000. Estimant fausse la vision aseptisée que les guides offrent de sa ville, il propose à des groupes de touristes de plus en plus nombreux un tour gratuit et original des lieux où ont été commis des attentats.

Yossi Attia, secondé par David Ofek, porte à l’écran et interprète le seul-en-scène qu’il avait monté en 2012 sur ce scénario original : montrer de la Ville sainte non pas ses monuments les plus célèbres hérités d’une histoire plurimillénaire, mais les stigmates récents des attentats que tous les Hiérosolymitains ont intimement vécus.

Le pitch est astucieux. La bande-annonce met à l’eau à la bouche, qui laisse augurer un film intelligent et frais – un peu comme le voyage en Pologne sur les pas de leurs aïeuls décimés par la Shoah des deux héros de Lune de miel. Mais le résultat est décevant. Car, même si Né à Jérusalem ne dure qu’une heure et vingt-trois minutes, le scénario fait très vite du surplace privant le film de toute dynamique. Même la charmante histoire d’amour esquissée dans la bande-annonce, qui aurait pu constituer le fil rouge du film et son enjeu, se résout en deux plans à peine.

Alors que Jérusalem est peut-être la ville la plus chargée d’histoire au monde, la ville où les tensions géopolitiques, religieuses et humaines sont les plus électriques, les deux films qui viennent de lui être consacrés sur un mode quasi-documentaire – Un tramway à Jérusalem de Amos Gitai et ce Né à Jérusalem – se soldent par des échecs piteux.

La bande-annonce

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