À la scène comme à la ville, Henri (William Lebghil) et Nora (Vimala Pons) forment un couple fusionnel. L’amour du théâtre les a réunis : lui joue, elle met en scène. Leur dernière création, Ivanov de Tchekov, est en pleine répétition à la Comédie de Reims quand Henri décroche un rôle dans un film qui se tourne à Paris avec une star (Jérémie Laheurte). Leur couple y résistera-t-il ?
Pour utiliser un mot à la mode, Le Beau Rôle est une comédie du démariage, qui raconte l’explosion d’un couple. Mais qu’on se rassure, sans pour autant divulgâcher sa conclusion, Le Beau Rôle est aussi une comédie du remariage : on y verra peut-être – ou peut-être pas – nos deux amoureux renouer après avoir dépassé leurs différences et accepté de faire des compromis.
Mais avant d’en arriver là, Victor Rodendach, qui signe son premier film, mais possède une solide expérience dans l’écriture des scénarios de séries à succès (Platane, Les Grands, Dix pour Cent…), a le don d’agrémenter son récit avec bien des rebondissements auxquels on ne s’attendait pas. S’il avait suivi des rails plus paresseux, Le Beau Rôle aurait opposé la pureté de la geste théâtrale de Nora à la célébrité frelatée des plateaux de tournage parisiens de Henri. Mais il choisit une voix plus subtile et moins manichéenne, notamment dans le traitement du rôle de François (Jérémie Laheurte), moins uniment antipathique qu’on l’aurait pensé.
On est dans la comédie-doudou – comme l’écrit excellemment l’excellente Marie Sauvion pour Télérama – dans le feel good movie mais pas dans la comédie gnangnan ni dans la comédie ouin-ouin. Victor Rodendach nous donne à réfléchir à ce qui fait un couple, ce qui en construit la solidité, ce qui en menace la cohésion : des opinions différentes ? des parcours professionnels divergents ?
Le Beau Rôle est surtout servi par un couple d’acteurs épatants. William Lebghil fait beaucoup parler de lui ces temps-ci avec deux films qui sortent quasiment en même temps : Joli joli et ce Beau Rôle. Mais c’est surtout l’interprétation de Vimala Pons qui m’a enthousiasmé. On connaît depuis une quinzaine d’années environ cette actrice au prénom (indien) à nul autre pareil. On l’a vue chez Bruno Podalydès (Adieu Berthe, Comme un avion, Bécassine !) et dans les films joyeusement branques de la Nouvelle nouvelle vague française (Betbeder, Peretjatko, Salvador). On la découvre ici dans un registre moins comique, plus grave que celui auquel elle nous avait habitué. Dans certains plans, comme dans une scène de dispute dans la voiture où sans un mot, son visage reflète toute une panoplie de sentiments, elle est sidérante de talent.
Après avoir été agressé par la police en Russie, Sergueï a fui son pays pour la Suède avec sa famille. Il y a déposé une demande d’asile qui lui est refusée. Au lendemain de ce refus traumatisant, sa fille cadette, Katja, qui fut témoin de l’agression de son père et dont le témoignage lui permettrait peut-être d’obtenir le titre de réfugié, tombe dans un coma profond. Elle est victime d’un mal fréquent chez les réfugiés et leurs enfants : le syndrome de résignation.
Ani (Mikey Madison) a vingt-trois ans et travaille dans un club de strip-tease. Elle y fait la rencontre d’Ivan (Mark Eydelshteyn), le fils d’un oligarque russe, dont la vie n’est qu’une succession de fêtes extravagantes. Ivan s’entiche d’Ani au point de l’épouser à Las Vegas. Mais quand sa mère découvre le pot aux roses, elle lui envoie ses sbires, à charge pour eux de remettre le gamin dans le droit chemin et de convaincre Ani, qui ne l’entend pas de cette oreille, d’annuler leur mariage.
Un chat reprend conscience dans un monde post-apocalyptique dont toute vie humaine a disparu. Le niveau des eaux monte inexorablement. Pour se sauver de la noyade, il trouve refuge avec un capybara sur une felouque, portée par le vent. Trois autres compagnons de voyage l’y rejoignent bientôt : un lémurien, un labrador et un serpentaire.
À Dunkerque dans les années 80, Jackie (Mallory Wanecque) et Clotaire (Malik Frikah) se rencontrent devant le lycée dont elle est une élève studieuse et qu’il a quitté prématurément. Orpheline de mère, Jackie est élevée par un père aimant (Alain Chabat) dans une banlieue bourgeoise. Aîné d’une nombreuse fratrie, Clotaire est issu d’un milieu ouvrier plus modeste.
Iman vient d’obtenir une promotion dans l’appareil répressif iranien. Ce mari aimant, ce père dévoué va pouvoir offrir à sa femme Najmeh et à ses deux filles, l’aînée Rezvan étudiante et la cadette Sana encore lycéenne, de meilleures conditions de vie. Mais sa promotion fait désormais peser sur sa famille des obligations supplémentaires. Elle se doit d’être irréprochable alors que la mort brutale de Mahsa Amini, après son arrestation par la « police de la moralité » pour port du voile inapproprié jette la population iranienne à la rue au cri de « Femme, Vie, Liberté ».
David (Louis Garrel) est en pleine conversation avec Willy (Raphaël Quenard) auquel le lie une solide amitié malgré leurs différences. David veut se débarrasser de Florence (Léa Seydoux) dont il n’est pas amoureux en la jetant dans les bras de son ami, méfiant. Florence, elle, plus amoureuse que jamais, a décidé de présenter David à son père (Vincent Lindon). Le quatuor va se retrouver dans un restoroute perdu au milieu de nulle part.
Chirurgien, ingénieur ou photographe, argentin, brésilien, ou portugais, Ricardo, Alexandre ou Daniel a mille visages. Ce séduisant mythomane mène plusieurs vies avec plusieurs femmes simultanément.
Pour rompre la solitude de son appartement new-yorkais trop propret, un chien anthropomorphe prénommé DOG commande un robot prénommé ROBOT. Une amitié profonde naît progressivement qui se termine sur la plage de Coney Island où ROBOT a imprudemment accompagné DOG dans une joyeuse baignade qui a grippé tous ses rouages. Un concours de circonstances malheureux – la fermeture de la plage aux touristes, l’hiver qui vient – oblige DOG à abandonner ROBOT sur cette plage jusqu’au printemps.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au pied des remparts de Saint-Malo, Madeleine (Anaïs Demoustier), mère célibataire d’un petit Daniel, rencontre François (Vincent Lacoste), héritier rebelle d’une riche famille d’industriels. Entre eux, c’est le coup de foudre. Mais chacun cache un lourd secret qui hypothèquera pendant vingt ans leur couple.