Teddy ★☆☆☆

Teddy (Anthony Bajon) a dix-neuf ans. Il vit dans un petit village des Pyrénées, entre sa tante grabataire, son oncle gentiment retardé, sa copine Rebecca (Christine Gautier) et sa patronne Ghislaine (Noémie Lvovsky). Même si la vie n’a pas été très tendre avec lui, Teddy imagine un avenir heureux avec Rebecca dans la maison avec pergola qu’il rêve de construire. Mais un loup sauvage rode autour du village et mord Teddy, provoquant chez le jeune homme une lente et inquiétante métamorphose.

La bande-annonce de Teddy, en sélection officielle à Cannes en 2020, m’avait mis l’eau à la bouche (si j’ose dire). Plusieurs choses m’attiraient dans ce film.

La première : Anthony Bajon, une gloire montante du cinéma français, déjà nommé deux fois aux Césars du meilleur espoir masculin (pour l’exceptionnel La Prière et le non moins exceptionnel Au nom de la terre) en 2019 et 2020.

La deuxième : le naturalisme rural et prolétarien d’une France périphérique croquée avec un mélange d’humour et de cynisme et beaucoup de second degré façon Bruno Dumont (P’tit Quinquin) ou Kervern & Delépine (I feel good, Effacer l’historique) – sans qu’il soit besoin ici d’ouvrir le débat sur le bourgeois gaze avec lequel cette France-là est filmée

La troisième : le mélange de ce naturalisme-là avec une couche de cinéma fantastique qui semble désormais constituer la marque de fabrique d’un nouveau nouveau cinéma français décidément sacrément remuant (Mandico, Ducournau, Philippot…)

Programme alléchant et peut-être trop ambitieux qui ne tient hélas pas ses promesses.
Car Teddy ne fonctionne pas. J’ai beau essayer de lui trouver des qualités – le jeu d’Anthony Bajon au premier chef qui, lui, ne déçoit pas – j’en reviens à ce constat sans appel : la pesante métaphore autour duquel est construit le film (Teddy est un monstre inadapté dont la société ne veut pas) trouve bien vite ses limites.

La bande-annonce

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