Le Jour de mon retour ★★☆☆

Donald Crowhurst était un plaisancier du dimanche, un brin professeur Géo Trouvetou, qui se mit en tête de relever en 1968 le défi lancé par le Sunday Times : le tour du monde à la voile en solitaire sans escale. Il hypothèque sa maison pour construire à ses frais son bateau, un trimaran à une époque où les monocoques étaient de rigueur.
Mais les difficultés s’accumulent dès le départ de la course. Son bateau, mal préparé, prend l’eau de toute part. Donald Crowhurst hésite à renoncer. Mais, l’abandon serait la ruine pour lui et pour sa famille. Il décide alors de tromper son monde et de donner, par radio, de fausses indications sur ses positions. Tandis qu’il fait des ronds dans l’eau dans l’Atlantique sud et accoste en Argentine pour réparer une fuite d’eau dans son flotteur, les autres concurrents abandonnent les uns après les autres, privant Crowhurst de la discrétion qu’aurait garantie son arrivée bon dernier.

Je me souviens avoir vu gamin à la télévision une fiction consacrée à Donald Crowhurst. C’était une après-midi au début des années quatre vingts. Je pensais que c’était un téléfilm. Il semblerait que ce fut Les Quarantièmes rugissants, un film de 1982 de Christian de Chalonge avec Jacques Perrin et Julie Christie. J’en avais été durablement impressionné. Je me souviens surtout du dernier quart d’heure. C’était peut-être une de mes premières confrontations à la folie.

Le Jour de mon retour (horrible traduction de The Mercy) reprend cette histoire. On en connaît toutes les étapes : le défi lancé à la face du monde, la duperie comme seule alternative au renoncement, la folie qui s’installe et qui emporte tout. Ces trois temps sont filmés avec académisme par James Marsh – dont le succès de Une merveilleuse histoire du temps valait plus par l’interprétation habitée de Eddie Redmayne que par sa mise en scène besogneuse. Colin Firth joue avec application le rôle du gentil Donald. Quant à Rachel Weisz, elle a trop de talent pour perdre son temps dans celui de son aimante épouse.

La critique a démoli Le Jour de mon retour. Il a d’ailleurs quasiment disparu des écrans dès sa deuxième semaine d’exploitation. Pour autant, un jeune adolescent le verra peut-être à la télévision un dimanche pluvieux et en sera durablement impressionné. Ce ne sera déjà pas si mal…

La bande-annonce

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