Un pyromane sort de prison. Après avoir purgé deux ans de peine, Amador Coro, la quarantaine, revient dans les montagnes de Galice à la ferme familiale. Sa vie s’y déroule paisiblement, auprès de sa mère, au rythme des saisons.
Jusqu’au jour où un feu meurtrier éclate.
Viendra le feu est un film déroutant. Sa scène d’ouverture montre d’immenses engins de chantier déraciner les arbres d’une forêt en pleine nuit. Une scène mystérieuse que rien ne reliera au reste du film.
Il ne s’y passe pas grand chose. Le héros mutique s’emploie aux travaux des champs et prodigue des soins aux vaches. Ses voisins réhabilitent une ferme pour en faire un gîte de vacances dans le but comprend-on d’attirer les touristes dans cette région désolée et pauvre.
Comme l’écrit avec humour Nicolas Schaller dans L’Obs, « c’est beau et vain, c’est bovin ».
Et soudain, sans qu’on en comprenne l’origine, un feu éclate. Symbolise-t-il l’explosion de pulsions tues comme dans Ça brûle de Claire Simon (2006) ? Amador, dont on nous a dit qu’il s’était déjà rendu coupable de faits similaires, l’a-t-il allumé ? La question pourrait nourrir une tension. Mais le réalisateur, tout à son éloge panthéiste d’une nature aussi apaisante que menaçante, s’en désintéresse.
Nous aussi.