Silvia n’a pas la vie facile. Cette avocate de la classe moyenne supérieure colombienne vit et travaille à Bogota. Elle élève seule son fils unique, un gamin plein de vie âgé de cinq ans, dont elle a toujours tu l’identité du père. Elle s’occupe de sa vieille mère dont le cancer vient de rechuter laissant augurer une issue fatale. Elle est mise en cause dans son travail pour l’attribution illicite d’un marché public. Elle entame une liaison avec un journaliste ; mais sa mère, qui a toujours occupé une place exorbitante dans sa vie, manifeste sa désapprobation.
Une mère incroyable est le deuxième long métrage de Franco Lolli, un réalisateur colombien formé à la FEMIS. Il avait tourné en 2014 Gente de Bien qui avait été sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes. Cinq ans plus tard, Une mère incroyable en a fait l’ouverture.
Une mère incroyable dresse un superbe portrait de femme magnifiquement interprété par Carolina Sanin. Une femme qui se bat sur tous les fronts. Au risque d’ailleurs de charger un peu trop la barque d’un scénario qui menace de prendre l’eau. En particulier, le film suit dans ses dernières semaines Leticia, la mère de Silvia, interprétée par la propre mère du réalisateur. On la voit hésiter à suivre la chimiothérapie qui lui est présentée comme une dernière planche de salut puis lentement dépérir. C’est déchirant. Ce l’est d’autant plus si on a accompagné des proches ou des amis dans de pareilles épreuves.