Une nouvelle enseignante, Miss Novak (Mia Wasikowska) est recrutée par la directrice (Sidse Nanett Knudsen) d’un lycée privé dont les élèves, souvent issus de milieux très aisés, sont triés sur le volet. Elle se voit confier la responsabilité d’animer auprès d’une demi-douzaine un atelier sur la nutrition. Mais elle se révèle bientôt un véritable gourou qui entraîne ses étudiants dans les pires excès.
Jessica Hausner est une cinéaste troublante. Comme son précédent film, Little Joe, Club zero se déroule dans un futur dystopique, dans un lieu indéterminé. Les décors y sont glaçants qui reflètent le vide désespérant des cœurs et des âmes.
Club zero, nous dit-elle, est un film sur la déresponsabilisation des parents qui cèdent à l’école la responsabilité d’éduquer leurs enfants. C’est aussi un film sur les troubles alimentaires, l’anorexie et le « péril du jeûne » – pour reprendre l’excellent jeu de mots de la critique du film dans Médiapart – qui a suscité en moi un trouble identique à celui qu’avait fait naître en 2020 Swallow dont l’héroïne souffrait du syndrome de Pica. C’est aussi me semble-t-il un film sur l’emprise et les phénomènes sectaires, avec les logiques de groupe qu’ils induisent, l’évolution du personnage de Ben étant particulièrement caractéristique à ce titre.
Mia Wasikowska – qui, l’âge venant, ressemble de plus en plus à Jodie Foster – joue le rôle ingrat de Miss Nowak. Jessica Hausner refuse toute psychologisation. On ne saura rien de ce personnage, de son passé, des motifs qui l’ont amenée à devenir ce qu’elle est.
Le scénario se heurtait à une difficulté structurelle : une fois posés les personnages et leur situation, quel ressort utiliser pour éviter le surplace et faire avancer le récit ? La solution est un peu bancale. les rebondissements ne sont pas tous crédibles. Et la fin de Club zero est capillo-tractée. Pour autant, si vous avez déjà vu cette semaine Le Procès Goldman et le Woody Allen, Club zero mérite le détour.