Gianni (Vittorio Gassman), Antonio (Nino Manfredi) et Nicola (Stefano Satta Flores) ont combattu ensemble dans les rangs de la Résistance.
À la Libération, leurs chemins divergent. Gianni met ses talents de juriste au service d’un entrepreneur véreux dont il épousera la fille. Antonio végète comme brancardier dans un hôpital. Nicola, fou de cinéma, enseigne un temps en province avant de revenir à Rome pour y être journaliste.
Une femme, Luciana (Stefania Sandrelli) leur sert de trait d’union. Elle rencontre d’abord Antonio, tombe follement amoureuse de Gianni, manque se suicider quand elle le quitte, fréquente Nicola et finalement se marie avec Antonio.
Nous nous sommes tant aimés est un film de cinéphile, un hommage de Ettore Scola à ses maîtres, à Vittorio de Sica dont Le Voleur de bicyclette constitue l’un des fils rouges de l’histoire, à Federico Fellini dont la scène mythique du baiser de Marcello Mastroianni et de Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi est reconstituée.
Mais Nous nous sommes tant aimés est surtout un film proustien sur le temps qui passe.
C’est un film mélancolique sur les illusions perdues de trois cinquantenaires qui, chacun à leur façon, ont raté leur vie.
Mais le regard qu’ils portent sur leur passé n’est jamais amer, jamais cynique. Le temps a passé. C’est ainsi. La vie des trois héros ne s’est peut-être pas aussi bien déroulée qu’ils l’auraient rêvé. Le temps a charrié pour chacun son lot de désillusions. Mais c’est la vie. Parfois comique, parfois tragique. Il n’y a pas à le regretter. Il faut simplement l’accepter.