L’Homme fidèle ★☆☆☆

Abel (Louis Garrel) vit paisiblement en couple avec Marianne (Laetitia Casta) avant d’apprendre brutalement de sa bouche qu’elle est enceinte de son meilleur ami Paul et qu’elle s’apprête à l’épouser.
Dix ans passent. Paul est mort. Marianne a eu un fils, Joseph. Abel la reconquiert.
La jeune sœur de Paul, Eve (Lily-Rose Depp), obnubilée par Abel depuis l’enfance, s’est mis en tête de le séduire.

L’Homme fidèle raconte l’histoire d’un homme balloté entre deux femmes.Ce pourrait être un charmant marivaudage comme en réalisait Rohmer. Il en a l’économie. C’est hélas un film creux et vain dont les personnages et les situations manquent à ce point de crédibilité qu’il est impossible de s’y laisser embarquer.

Réalisateur, metteur en scène, co-scénariste, acteur principal, Louis Garrel joue depuis quelques films le même personnage – à l’exception notable de Le Redoutable où, sous la direction de Michel Hazanavicius, il révélait un potentiel comique inexploité. Toujours aussi décoiffé, toujours aussi ténébreux, toujours aussi gauche, son personnage se laisse mettre à la porte par Marianne sans protester durant la première scène du film. Sans qu’on comprenne pourquoi, il revient vers elle dix ans plus tard. Et lorsque Marianne lui suggère de céder aux avances de Eve, il s’exécute sans plus barguigner.
Son personnage est moins « fidèle » comme l’annonce le titre que mou, amorphe, apathique. Certes, L’Homme apathique aurait été nettement moins vendeur que L’Homme fidèle qui ne l’est déjà pas énormément.

Son épouse à la ville, Laetitia Casta n’est guère plus crédible dans le personnage de Marianne. Quand on apprend que la paternité de Joseph est douteuse, on ne comprend pas pourquoi elle a mis Abel à la porte pour épouser Paul. Quand elle découvre les visées d’Eve, on comprend encore plus mal la stratégie biscornue qu’elle déploie. L’ancienne mannequin, administre néanmoins la preuve qu’elle joue excellemment, confirmant, vingt ans après sa première apparition dans Astérix et Obélix contre César qu’une carrière lui est ouverte loin des catwalks des défilés de mode.

L’Homme fidèle tangente plusieurs genres : le marivaudage, la comédie burlesque, le thriller – quand le jeune Joseph souffle à Abel le soupçon que sa mère a assassiné Paul et risque de l’assassiner à son tour. Hélas, à force de refuser de prendre un parti, L’Homme fidèle reste en apesanteur : un film trop léger pour marquer, trop désinvolte pour convaincre.

La bande-annonce

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