Asja, la quarantaine, s’est inscrite à une journée de speed dating. Elle y retrouve Zoran, un homme de son âge, avec qui elle avait déjà échangé quelques messages électroniques. Mais rien ne se passera comme prévu.
Du lard ou du cochon ? Le titre du film, son affiche, le résumé qu’on en lit sèment la confusion. L’Homme le plus heureux du monde s’annonce comme une joyeuse comédie de mœurs. On attend quelques scènes cocasses et drôles sur le speed dating, les rencontres improbables qu’il provoque, les alchimies étonnantes qu’il suscite parfois…
Rien de tel en fait. Ou plutôt, pas vraiment ça ; car L’Homme le plus heureux…. ne peut pas s’empêcher d’utiliser cette toile de fond très fertile pour caractériser la situation et développer quelques intrigues secondaires.
Mais son sujet n’est pas là. On le découvre très vite. Le film se déroule en Bosnie et cette localisation n’est pas anodine. Il s’agit d’y cicatriser les plaies encore ouvertes d’un passé douloureux. Une trentaine d’années plus tôt, lors du siège de Sarajevo, Zoran, enrôlé de force par les milices serbes avait pris dans sa ligne de mire Asja et lui avait décoché entre les omoplates une balle qui l’avait durablement plongée dans le coma.
C’est cette confession un peu folle que Zoran fait à Asja en implorant son pardon.
Cette information nous parvient dès le premier tiers du film. Et elle en épuise l’intérêt. Car les deux tiers restants se retrouvent privés de carburant, à n’avoir rien à dire.
C’est d’autant plus dommage que ce second film d’une réalisatrice nord-macédonienne, dont on avait vu avec intérêt le premier (Dieu existe, son nom est Petrunya), avait attisé notre curiosité.