Professeure de piano dans le Calvados, Blandine a de longue date décidé de venir à Paris assister aux épreuves de natation des Jeux olympiques pour soutenir son idole, la nageuse Béryl Gastaldello. Ce voyage, qu’elle aurait dû entreprendre avec l’amie qui vient de la quitter, est aussi pour elle l’occasion de renouer avec sa demi-soeur et de rencontrer sa nièce.
Présenté dans la section « Perspectives » du dernier festival de Berlin, Le Rendez-vous de l’été est le premier long d’une jeune actrice française passée derrière la caméra. Il rappelle les dispositifs d’Eric Rohmer et de ses héritiers de la Nouvelle nouvelle vague française (on pense en particulier aux moyens-métrages de Guillaume Brac tels que ceux rassemblés dans Contes de juillet).
Son actrice principale, Blandine Madec, au physique sans âge, est bien loin des canons de la jeune première. Encombrée d’elle-même, elle pourrait passer pour une simple, comme on le disait au siècle dernier des personnes affichant un retard mental. Sa gentillesse désarmante, sa passivité face aux aléas de la vie ne la rendent pas moins profondément touchante.
J’ai craint un moment que Le Rendez-vous de l’été ressemble à un long clip vidéo en l’honneur des JO. Mais le film ne se réduit pas à cette dimension-là, même s’il ressuscite un peu la liesse chaleureuse qui a accompagné cet événement, à rebours des pronostics ronchons de tous les pisse-vinaigre.
Le Rendez-vous de l’été est un film miniscule, par sa durée (1h17), par son propos, par son ambition. Il n’en demeure pas moins un film charmant de bout en bout auquel je n’ai pas réussi à trouver un seul défaut et auquel je serais bien injuste, malgré la modestie de son propos, de ne pas donner les étoiles qu’il mérite.