La Dérive des continents (au sud) ★☆☆☆

Nathalie (Isabelle Carré) travaille pour la Commission européenne en Sicile à l’accueil des réfugiés provenant de la rive su de la Méditerranée. Dans le camp qu’elle dirige, elle prépare dans le plus grand secret la visite surprise que doivent y faire Emmanuel Macron et Angela Merkel, précédés par deux de leurs conseillers. Elle y retrouve par hasard son propre fils, Albert, qui s’était violemment éloigné d’elle après que Nathalie a divorcé avec son père et révélé son homosexualité.

Lionel Baier poursuit un projet ambitieux : dresser en quatre films tournés aux quatre coins de l’Europe un portrait kaléidoscopique de notre continent dont son pays, la Suisse, occupe le centre. Il y eut d’abord Comme des voleurs (à l’est), réalisé en 2009 entre la Suisse et la Pologne, mais inédit en France. Puis le très réussi Les Grandes Ondes (à l’ouest) qui mettait en scène deux reporters de la Radio télévision suisse au Portugal à la veille de la révolution des œillets. Voici au sud de l’Italie La Dérive des continents en attendant Keek (au nord) qui sera filmé en Ecosse.

La Dérive des continents a pour thème ou pour prétexte la crise migratoire en Méditerranée et l’accueil des réfugiés subsahariens en Italie, en butte au racisme ordinaire des habitants et à la montée de l’extrême droite et de son discours xénophobe. Le parti pris, passablement casse-gueule, est de le traiter par la comédie. Pourquoi pas ? On accepte volontiers de suivre les préparatifs d’une visite présidentielle dans ce camp de réfugiés en compagnie d’un énarque péremptoire (non ! ce n’est pas un pléonasme !) et d’une fonctionnaire allemande qui symbolise à elle seule la froide efficacité de l’administration fédérale. On rit de la morgue du premier et de la raideur de la seconde. On se demande si tout le film va pouvoir durer sur cette seule veine là. Et on a raison de s’en inquiéter. Car bien vite La Dérive… dérive.

Adieu les promesses de la bande annonce d’une comédie primesautière dénonçant les apories de la politique migratoire européenne ! La Dérive prend la tangente vers un autre sujet annoncé par son affiche : la réconciliation d’une mère et d’un fils. Ce sujet est beaucoup plus convenu que le précédent. Isabelle Carré lui donne un tour mièvre qui achève de le plomber un peu plus malgré l’énergie rebelle de Théodore Pellerin (dont la filmographie m’apprend qu’il a joué dans les excellents Never Rarely Sometimes Always et Boy Erased).

La bande-annonce

Un commentaire sur “La Dérive des continents (au sud) ★☆☆☆

  1. Et bien, votre critique ne donne pas envie de voir ce film….malgré la présence d’Isabelle Carré. J’ai souri en lisant votre remarque sur les enarques et les fonctionnaires allemands 😉 Le film est bourré de clichés donc ce n’est pas passionnant…

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