La Loi de la jungle ★☆☆☆

Antonin Peretjatko fait partie de ces jeunes réalisateurs qui font souffler un grand vent d’air frais dans le cinéma français. Après La Fille du 14 juillet, il récidive avec ses deux acteurs fétiches. Vincent Macaigne est un éternel stagiaire envoyé par le ministère de la Norme (sic !) en Guyane pour y valider un projet de construction d’une piste de ski (re-sic !). Vimala Pons, elle aussi en stage pour les Eaux et Forêts, est affectée à son service en qualité de chauffeur. La distribution est complétée par quelques vieux habitués : Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau, Philippe Laudenbach…

Le cinéma français a rarement filmé la Guyane. Au début des années 90, Christophe Malavoy – qui depuis a sombré dans l’anonymat – y campait le rôle de Jean Galmot, un chercheur d’or. Et puis c’est tout. Antonin Peretjatko s’en donne à cœur joie, tournant un Tintin au pays des picaros complètement déjanté et aussi cartoonesque. Les gags s’enchaînent, tous aussi délirants et irrespectueux les uns que les autres. La première moitié du film tient du feu d’artifice, alors que le rythme s’essouffle au fur et à mesure que nos deux héros s’enfoncent dans la jungle.

L’humour d’Antonin Peretjatko ne fonctionne pas à vide. C’est ce qui en fait l’intérêt ; c’est ce qui en fait aussi la principale limite. Car au-delà de l’histoire d’amour – très convenue – qui se noue entre ces deux héros sympathiques, le réalisateur entend brocarder l’administration, ses normes idiotes, son formalisme passé d’âge. C’est parfois bien vu (des stagiaires bientôt quarantenaires qui peuplent l’administration et accomplissent les tâches que les titulaires dédaignent) ; c’est parfois assez creux (Vincent Macaigne ne se sépare jamais de son code Dalloz). Plus grave, ce n’est jamais vraiment très drôle.

Je me sens un peu cul-serré de ne mettre qu’une seule étoile à ce film. Jetez un œil à la bande-annonce et donnez-moi votre opinion.

La bande-annonce

Dans les forêts de Sibérie ★☆☆☆

En quête d’absolu, Sylvain Tesson a passé six mois reclus dans une modeste cabane de pêcheur sur les bords du lac Baïkal. L’adaptation à l’écran de son récit, couronné par le prix Médicis Essai en 2011, présente un avantage mais se heurte à un obstacle quasi insurmontable.

L’avantage : Safy Nebbou filme des paysages grandioses que la lecture du livre de Sylvain Tesson ne permettait que d’imaginer. La première scène, d’une sublime beauté, montre une camionnette glisser sur le lac gelé. D’autres scènes sont tout aussi marquantes, même si l’hostilité de ce climat glacial est difficile à imaginer quand on l’admire depuis une salle parisienne climatisée.

L’obstacle : filmer un homme seul dans la taïga est un défi lancé au scénariste. Que filmer ? Comment construire une histoire ? Ce n’était pas la moindre réussite de Seul au monde avec Tom Hanks que d’avoir réussi à montrer un naufragé sur une île déserte. Safy Nebbou n’est pas Robert Zemeckis et a la main plus lourde. Il s’aide de deux béquilles. La première : le recours à la voix off pour expliquer les agissements ou les états d’âme de Teddy, notre solitaire héros, dès lors que la mise en scène ne réussit pas à le faire silencieusement. Seconde béquille : l’intervention d’une tierce personne – mais Daniel Defoe n’en avait-il pas lui aussi usé pour donner du nerf à son Robinson ? Safy Nebbou a inventé un braconnier vivant en ermite dans les bois dont Teddy devient, sans surprise, l’élève puis l’ami.

Du coup, la fascination, née de la beauté austère des paysages et de l’isolement du héros, se dissout dans une histoire plus convenue dont l’épilogue trop lacrymal (ah ! ces grosses larmes à la glycérine qui coulent sur les joues de Raphaël Personnaz) met plus mal à l’aise qu’il n’émeut.

La bande-annonce

Un traître idéal ★☆☆☆

On dit souvent de John le Carré que c’est le plus grand maître du roman d’espionnage. Ses romans sont d’une grande complexité et laissent peu de place à l’action. Ses héros sont des hommes et des femmes ordinaires avec leurs faiblesses et leurs lâchetés.

John le Carré a été, plus qu’à son tour, porté à l’écran. Une erreur fréquemment commise a consisté à vouloir faire de ces films, jusque dans le choix de ses héros, des James Bond bis : La Maison Russie (1990) avec Sean Connery ou Le Tailleur de Panama (2001) avec Pierce Brosnan. Deux autres adaptations sont en revanche de purs bijoux qui délaissent l’action pour se focaliser sur le portrait psychologique : La Constance du jardinier (2005) et surtout La Taupe (2011). Ce dernier film, sa musique hypnotique, ses couleurs donnaient physiquement à sentir l’atmosphère lourde qui régnait au MI6 en pleine guerre froide.

Les dernières adaptations en date de John le Carré sont en revanche oubliables : Un homme très recherché (2013) et aujourd’hui Un traître idéal. Tout se passe comme si le réalisateur, effrayé par la complexité de l’intrigue et soucieux de la resserrer sur sa dimension la plus spectaculaire, l’avait essorée jusqu’à la priver du moindre intérêt. Du coup, si la mise en place de l’histoire, pendant la première moitié du film, suscite l’intérêt, le soin destructeur avec lequel l’intrigue se réduit à une banale course-poursuite dans la seconde en réduit l’intérêt à peu de chose.

La bande-annonce

L’Idéal ☆☆☆☆

Commençons ce coup de gueule par l’aveu d’un coup de cœur. J’adore Frédéric Beigbeder. Son dandysme revendiqué m’enchante, son horripilant nombrilisme me ravit, son autodérision m’amuse. J’ai lu tous ses livres. J’ai regardé pendant des années Le Cercle, l’émission de critique cinématographique qu’il anime de 2007 à 2015 sur Canal + Cinéma.

J’avais beaucoup aimé L’Amour dure trois ans, le film autant que le livre. J’avais moins goûté 99 francs. Pas de chance : L’Idéal louche plutôt vers celui-ci que vers celui-là. Comme dans 99 francs son héros, double autobiographique de l’auteur réalisateur auquel il emprunte la barbe et la chevelure, travaille dans la pub. « Model scout », il traque dans la Russie la nouvelle Claudia Schiffer, la moderne Gisele Bündchen. Il est employé par la firme L’Idéal – qui donne son nom au film – derrière laquelle on reconnaît sans peine L’Oréal dont le passé trouble durant l’Occupation est même lourdement évoqué.

Le film de Beigbeder, comme le roman Au secours pardon dont il est l’adaptation, regorge de jolies filles, de coke et de fêtards décérébrés. Mais le roman les décrivait avec une fascination ambiguë alors que le film les tourne en ridicule. Le film y perd en subtilité et verse dans une satire convenue : satire du monde de la mode, de la beauté artificielle, du capitalisme sans âme. Seule valeur de remplacement proposée : un éloge bien-pensant de la paternité.

Plus grave : Beigbeder n’est pas drôle, ses vannes tombent à plat, des situations censées faire rire provoquent une gêne embarrassante.

La bande-annonce

La Nouvelle Vie de Paul Sneijder ★★☆☆

Quelle affiche puérile ! Quel pitch idiot ! On dirait le générique de 30 Millions d’Amis ! Une pub pour Royal Canin ! Fan de Disney et ami des bêtes, ne te laisse pas berner : ce film n’est pas pour toi.

Mieux que son affiche, mieux que son pitch, le film s’éclaire par son titre. Depuis l’accident d’ascenseur (sic) qui a emporté sa fille, Paul Sneijder (Thierry Lhermitte) est en dépression. Ce Français, expatrié au Québec, a perdu goût à la vie. Sa femme, qui le pousse à intenter un procès contre la compagnie d’ascenseur, et ses enfants lui sont devenus haïssables. Claustrophobe, il ne peut plus reprendre son travail et se cherche une activité professionnelle qu’il puisse exercer au grand air.

La meilleure clé d’entrée à La Nouvelle Vie…, c’est encore l’œuvre de Jean-Claude Dubois. Ce romancier discret écrit depuis trente ans des petits livres grinçants. Ses héros névrosés posent sur leur couple déliquescent, et sur le monde en général, un regard désabusé et doucement ironique. J’avais adoré Kennedy et moi adapté au cinéma en 1999 avec Jean-Pierre Bacri dans le rôle-titre.

Le problème des livres de Jean-Paul Dubois est qu’ils reproduisent un peu trop le même schéma. Et c’est précisément le problème de La Nouvelle Vie… : Thierry Lhermitte reprend le rôle joué par Jean-Pierre Bacri, l’action se déplace du Pays basque au Québec dont le climat enneigé puis le retour du printemps collent parfaitement aux humeurs changeantes du héros, la rédemption du premier passe par l’achat de la montre soi-disant portée par JFK à Dallas le 22 novembre 1963 tandis que celle du second se réalise en promenant des chiens sur les bords du Saint-Laurent.

La bande-annonce

Bienvenue à Marly-Gomont ★★☆☆

Fraîchement diplômé de la faculté de médecine de Lille, le docteur Seyolo Zantoko ne veut pas retourner au Zaïre. Il cherche une clientèle en France et échoue dans un village picard. Rejoint par sa femme et ses deux enfants, il réussira non sans mal à s’y faire accepter.

Bienvenue à Marly-Gomont n’est pas sans rappeler un film canadien sorti en 2004 où le maire d’un village québécois reculé cherchait à revitaliser sa commune en y attirant un médecin. Mais la ressemblance avec La Grande Séduction s’arrête là car Bienvenue… est tiré d’une histoire vraie et son sujet n’a rien de québécois.

Comme l’immense succès populaire de 2014, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, le film de Julien Rambaldi traite, avec la même bienveillance, le sujet hautement sensible de l’intégration à la française.

On y voit, dans la France des années 70, celle même du xénophobe Dupont Lajoie croquée avec une joie mauvaise par Yves Boisset, une sympathique famille zaïroise venir à bout, à force de gentillesse, du racisme des habitants. Il faut dire que cette famille a tout pour elle : le père est un médecin rude à la tâche, la mère est belle comme le jour, l’aînée est championne de football et le cadet un Mozart des planches. Quant aux frustes habitants de ce petit village si français, leur racisme épidermique cache en fait un bon fond que quelques verres de calva (du calvados ? dans l’Aisne ?) suffisent à dévoiler.

On ne peut que se réjouir du message positif véhiculé par ce « feel good movie » au scénario prévisible mais efficace, aux personnages bien campés, aux gags souvent très drôles et jamais vulgaires.

Mais on peut aussi émettre quelques réserves sur son excessive bien-pensance. Quel miroir devrait nous tendre le cinéma ? Celui d’une France fantasmée accueillante aux étrangers comme dans Bienvenue… et prête à leur donner leurs filles comme dans Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ? Ou celui, hélas plus fidèle, mais que le cinéma ne filme guère, d’un département, l’Aisne, où Marly-Gomont est situé, où la liste de Marine Le Pen caracolait en tête des dernières élections régionales avec plus de 40 % des voix obtenues au premier tour ?

La bande-annonce

The Neon Demon ★☆☆☆

Sifflé à Cannes, le dernier film de Nicolas Winding Refn divise la critique. « Capricieux, égocentrique, passionnant et terrassant » pour Mad Movies ; « Conte de fées techno, prétentieux et vaguement provoc » pour Le Point. Le brillant réalisateur danois a-t-il signé un nouveau Drive, le polar hypnotique qui fit de Ryan Gosling l’acteur le plus sexy au monde ? Ou une suite du grand-guignolesque Only God Forgives ?

Hélas, mis à part la musique techno ensorcelante de Cliff Martinez – auteur de la BO de Drive – c’est plutôt dans les délires cannibales et nécrophiles de son avant-dernier film que Winding Refn s’égare. À partir d’une histoire (trop ?) simple – une beauté angélique débarque à L.A. dans le monde frelaté du mannequinat – il compose un film sophistiqué, mélange de clip vidéo, de porno chic et de gore.

La bande-annonce – qui ressemble étonnamment à la dernière pub Poison Girl de Dior –  m’avait mis l’eau à la bouche et The Neon Demon commence plutôt bien. Elle Fanning, longtemps éclipsée par sa sœur aînée Dakota, explose. La gamine de Twixt et de Super 8, dix-huit ans à peine, incarne à merveille Jesse, cette adolescente sans passé, dont le seul bagage est l’angélique beauté. Elle a l’innocence de l’enfance et la beauté de la femme (oh là là ! cette phrase sortie de son contexte ne risque-t-elle pas de me valoir un procès en pédophilie ?). Je parie mon pain au chocolat qu’elle va devenir une star planétaire… en espérant qu’elle ne se brûle pas les ailes au contact de cette gloire trop tôt acquise.

Hélas, la beauté confondante de son héroïne ne suffit pas à porter The Neon Demon pendant deux heures. Refusant de filmer l’histoire, certes prévisible, d’une Cendrillon des « catwalks », Winding Refn bascule dans ses obsessions fétichistes et voyeuristes. Un univers qui rappelle les délires visuels, moins maîtrisés qu’on ne le dit trop souvent, d’un David Lynch. Au risque de nous perdre dans les vingt dernières minutes d’une transgressive beauté … ou d’une insondable crétinerie.

La bande-annonce

Peshmerga ★☆☆☆

Il est de bon ton de se rire de BHL. J’ai plus d’une fois essayé de prendre sa défense, trouvant à American Vertigo et même au Serment de Tobrouk certaines qualités politiques sinon cinématographiques. Si l’on fait l’effort de faire taire l’antipathie que ses poses prétentieuses suscitent, il faut honnêtement reconnaître à BHL, même s’il les exagère devant les caméras, une détermination, une fougue, une force de conviction qui sont monnaie peu courante à une époque où il est de bon ton d’arborer un sourire désabusé ou de s’illustrer par quelque trait railleur.

Pour autant, je serai sans indulgence pour son dernier documentaire. Je ne le serai pas pour me rallier aux critiques les plus virulentes couramment adressées au philosophe-à-la-chemise-blanche. Car, pour une fois, signe d’une fatigue due à l’âge ou d’une prise de conscience tardive qu’il était son pire ennemi, BHL se met étonnamment peu en avant. Bien entendu, il psalmodie d’une voix nasillarde (qui singe involontairement Malraux pour mieux lui ressembler ?) un texte grandiloquent, même s’il faut lui reconnaître du style. Mais, à cette réserve près, Peshmerga le met moins en scène que ses précédentes réalisations.

Le problème est ailleurs. Il vient de ce que BHL et son équipe se sont paresseusement contentés de suivre les armées du Kurdistan irakien sur la ligne de front. Embedded parmi des peshmergas trop contents d’accueillir cet hôte de marque dont ils espèrent, non sans raison, qu’il se fera le propagandiste de leur cause, BHL perd toute objectivité pour sombrer dans un manichéisme pro-kurde sans nuances. Il filme des briefings, des assauts et des victoires répétitives et sans enjeu. L’ennemi reste invisible. Moins on le voit, plus la menace qu’il fait peser, nous dit-on sur la région et sur le monde, perd en acuité.

Du coup, Peshmerga rate sa cible. D’un côté, il n’a pas le recul suffisant pour nous faire comprendre les enjeux géopolitiques d’un conflit qui nous reste obscur. De l’autre, il reste trop éloigné des combattants qu’il filme pour faire naître – comme l’avait fait par exemple l’excellent documentaire « Irak année zéro » – une réelle empathie pour eux.

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Diamant noir ★☆☆☆

Un jeune cambrioleur parisien retrouve, à la mort de son père, sa famille. Ces riches diamantaires anversois sont prêts à le prendre sous leurs ailes. Il décide de s’en faire adopter pour mieux s’en venger.

Encensé par une critique élogieuse, le premier film de Arthur Harari avait tout pour plaire. Un scénario en béton qui révèle toute son intelligence dans le dernier quart d’heure. Des personnages tout droit sortis d’un drame shakespearien. Un microcosme étonnamment peu utilisé au cinéma et pourtant terriblement dramaturgique : la congrégation des diamantaires anversois et leur métier filmé avec une précision quasi documentaire.

Hélas, ces ingrédients ne suffisent pas à faire un bon film. Car il y faut aussi des bons acteurs. Et c’est peu dire que Arthur Harari n’a pas eu la main heureuse. Les yeux gonflés, Niels Schneider, dans le rôle du fils prodigue, ressemble à un lapin ayant la myxomatose. August Diehl, le cousin anversois, ne joue jamais aussi bien que quand il simule des crises d’épilepsie. Quant à Raphaële Godin, doctorante en chimie et amateur de kick boxing, elle a le sex-appeal d’un chicon belge. Mal dirigés, mal éclairés, ils réussissent à gâcher le film.

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A War ★★★★

Un officier danois commande une compagnie en Afghanistan. Il a laissé sa femme et ses trois enfants derrière lui. À la tête d’une patrouille, pris sous le feu des talibans, il demande un soutien aérien pour évacuer un de ses hommes gravement blessé. Le bombardement provoque douze morts civils. Renvoyé au Danemark, mis en accusation devant un tribunal militaire, dira-t-il la vérité ?

Après Brothers de Susanne Bier (2004), Everything Will Be Fine de Christoffer Boe (2010) et Armadillo de Janus Metz (2010), le cinéma danois évoque à nouveau, avec toujours le même bonheur, le conflit afghan. Quel contraste avec le cinéma français qui ne lui a guère consacré que l’inabouti Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore en 2015 !

Mais c’est moins l’Afghanistan en tant que tel qui intéresse Tobias Lindholm, le scénariste de Borgen, que les dilemmes suscités par l’intervention de l’Occident. Comme dans son précédent film, l’excellent Hijacking (2012), dont l’action se déroulait au large des côtes somaliennes, le rôle principal est interprété par Pilou Asbæk, qui, depuis son apparition dans la dernière saison de Game of Thrones, commence à se faire un nom – pour le prénom, c’est plus délicat.

Premier dilemme : celui du « jus ad bellum » ou, pour faire moins cuistre, celui du sens de la guerre menée en Afghanistan (ou en Irak ou en Libye ou au Mali). Quel ennemi combattre ? Comment mener à bien une impossible pacification ? Comment gagner la confiance des civils ?

Second dilemme : celui du « jus in bello », du droit applicable à la conduite des opérations. Le commandant Pedersen est accusé d’avoir causé la mort de civils. Du point de vue des règles d’engagement, sa culpabilité ne fait guère de doute : la cible n’avait pas été correctement identifiée lorsqu’il a donné l’ordre de la bombarder. Mais les circonstances peuvent-elles atténuer sa responsabilité voire l’en exonérer : le souci de sauver l’un de ses hommes ? le « brouillard de la guerre » qui a altéré son jugement ?

Tobias Lindholm pose ces questions cornéliennes. Il nous laisse le soin d’y répondre avec un faux happy end qui laisse un goût amer.

La bande-annonce