Adam est le fils d’un pêcheur pauvre. Repéré par l’imam de son village pour son intelligence et sa foi, il reçoit une bourse qui lui permet d’aller étudier à la prestigieuse université Al Azhar, le phare de l’Islam sunnite. La mort de son Grand Imam y provoque une guerre de succession. Les autorités civiles veulent à toute force favoriser leur poulain. La Sûreté de l’Etat va recruter Adam pour parvenir à ses fins.
Le réalisateur Tarik Saleh, né en 1972 à Stockholm d’un père égyptien, qui avait fui le régime de Nasser, et d’une mère suédoise, s’était fait connaître du grand public en signant en 2017 Le Caire Confidentiel, un film noir qui ne m’avait qu’à moitié convaincu. Très critique à l’égard des autorités égyptiennes dont il stigmatisait la corruption, il avait dû tourner son film au Maroc. C’est dans le sublime écrin de la mosquée Süleymaniye à Istanbul qu’il a dû tourner son film suivant qui égratigne lui aussi l’Egypte du Prophète et du Pharaon (pour reprendre le titre du livre de Gilles Kepel), son autoritarisme, ses coups tordus.
La Conspiration du Caire (un titre beaucoup plus alléchant que le titre original anglais Boy from Heaven) est un vrai film d’espionnage. Son principal attrait est son exotisme. Il nous transporte dans un pays et dans un lieu qui ont été rarement filmés, mais où les enjeux de pouvoir sont régis par les mêmes règles que celles qu’on retrouve partout.
La Conspiration du Caire compte son lot de renversements de situation. Mais il souffre toutefois d’un scénario pas toujours crédible, dont on s’étonne qu’il se soit vu décerner le prix du Festival de Cannes 2022 (sans doute pour le consoler de ne pas en avoir reçu de plus prestigieux). En particulier, personne autour de moi n’a compris le face-à-face final, en prison. J’en appelle aux esprits plus aiguisés pour nous éclairer sur sa signification (la réponse suppose-t-elle de connaître les circonstances précises de la mort du Prophète et les propos tenus autour de sa dépouille par Omar et par Abu Bakr ?)
Merci Yves G. Je sort de la salle ce dimanche, et bien que séduit par le film dans son ensemble j’avais un peu honte d’avouer n’avoir pas tout compris.
(sur le cas cheik aveugle) car il m’aurait fallu avouer piquer du nez par moments. Ça m’arrive assez souvent même sur d’excellents films. Ou effet changement d’heure
Je me sens moins seul !
Effectivement, on est plongé dans un univers « exotique », mais c’est un exotisme que je ne goûte pas. Totalement réfractaire à cet univers de mâles, je n’ai jamais réussi à entrer dans ce film – aussi critique soit-il. Peut-être aussi, comme vous le soulignez, parce que j’y trouvé parfois un manque de crédibilité : tout coule dans ce film. Les revirements se font sans heurt, sans résistance aucune de la part des différents protagonistes… En fait, je me suis pas mal ennuyée…
Je ne suis pas un spécialiste fin du sujet mais je comprends que la vérité appartient à dieu et que les hommes ne doivent pas jouer avec. Ou les chemins de dieu peuvent nous paraître contournés mais nous quoi qu’il en soit on doit marcher droit.