Le Bois dont les rêves sont faits ★★☆☆

La documentaliste Claire Simon a planté sa caméra dans le bois de Vincennes. Pas dans le bois de Boulogne dont il y aurait eu peut-être plus de choses à dire : Roland-Garros et les travelos, le Pré Catelan et les minets de la place Dauphine, la Fondation Louis Vuitton et l’hippodrome d’Auteuil.

Pas non plus pour raconter l’histoire du parc de Vincennes, des monuments ou des institutions qui l’entourent. Pas un mot sur le zoo ou son jardin des plantes. Rien sur le château ou sur la Cartoucherie. Seulement une allusion à la faculté de Vincennes, temple de la contre-culture soixante-huitarde, qui s’est installée à Saint-Denis et dont il ne reste rien.

Sous les auspices de Gilles Deleuze et de Gilles Lipovetsky, Claire Simon filme un lieu anomique. Ni tout à fait en ville, ni tout à fait ailleurs. Le bois de Vincennes, c’est encore Paris mais ce n’est plus tout à fait Paris.

Elle y croise des marginaux qu’elle prend le temps d’apprivoiser (le film dure près de deux heures trente) et qu’elle filme avec un respect affectueux : un ermite misanthrope, une prostituée sympathique, un militaire retraité, une maman au bord de la dépression…

Ces rencontres ne nous disent rien sur Paris. Il n’y a aucune ambition sociologique, ni aucun message politique dans ce documentaire. Le Bois… est un kaléidoscope dont certaines séquences sont en état de grâce alors que d’autres ne riment pas à grand-chose. C’est la principale force de ce long documentaire. C’est aussi sa principale faiblesse.

La bande-annonce

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