Les Poings desserrés ★★☆☆

Ada, la vingtaine, étouffe à Mirouz, une petite ville d’Ossétie du Nord, entre son père et son frère cadet. Son malaise tient à un traumatisme qu’elle cache. Son frère aîné, parti travailler à Rostov-sur-le-Don, lui manque. Son retour lui permettra peut-être de s’émanciper enfin d’un environnement familial trop toxique et du traumatisme qui la paralyse.

Il y a quatre ans, j’avais été scotché par Tesnota, le premier film de Kantemir Balagov, un jeune réalisateur formé par Alexandre Sokourov. Les Poings desserrés est le second film de Kira Koulokova, la compagne de Balagov, elle aussi passée par l’atelier de cinéma de Sokourov.

Les deux films partagent bien des caractéristiques : la même énergie fiévreuse, les mêmes longs plans-séquences tournés au plus près du corps de leur actrice principale, la même violence rentrée dont on en vient à se demander si, décidément, elle est partie intégrante de ces frontières chaudes de l’empire soviétique.

En regardant la bande-annonce, quasi muette mais débordante de fièvre, des Poings desserrés, j’attendais le même choc que celui ressenti à la découverte de Tesnota – ou d’autres films russes dont décidément la marque de fabrique semble être leur renversante capacité à nous renverser : Leviathan de Zvianguintsev, Arythmie de Khlebnikov, Classe à part de Tverdovsky… Je suis un peu resté sur ma faim. J’ai moins été touché par l’Ada de Kovalenko que par l’Ila de Balagov. L’atmosphère pesante qui règne dans ce fond de vallée a fini par me peser – même si le film a l’élégance de ne durer que quatre-vingt seize minutes. Et, des deux issues prévisibles (la mort tragique vs. l’échappée libératrice), celle qui a finalement été choisie m’a semblé aussi peu justifiée que celle qui ne l’a pas été.

La bande-annonce

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