Selon la police ★☆☆☆

Une journée presque banale sur les pas de cinq policiers toulousains. Zineb (Sofia Lesaffre) a caché à ses parents qu’elle avait l’intention d’intégrer les rangs de la police. Elle partage une chambre d’hôtel avec Delphine (Laëtitia Casta), la quarantaine, qui est de service de nuit et souffre d’être éloignée de son mari et de ses enfants. Tristan (Simon Abkarian) est un brigadier aguerri qui doute de plus en plus du sens de sa mission. Drago (Alban Lenoir) est un flic au sang chaud qui essaie de convaincre son frère Joël (Emile Berling) de suivre la même voix que lui.
La banale journée de ces cinq policiers là a commencé par le geste peu banal d’un sixième : le brigadier Laborderie alias Ping Pong (Patrick d’Assumçao) – le surnom lui vient des matchs de ping pong qu’il organisait dans les quartiers difficiles pour y faire retomber la tension – a brûlé sa carte professionnelle avant de disparaître.

Selon la police est organisé selon une structure très ambitieuse et très intelligente. Tout part de la scène filmée en plan-séquence où on voit Ping-Pong quitter le commissariat au matin. Il y croise Zineb, Delphine, Tristan, Drago et Joël qu’on retrouvera à tour de rôle pendant les vingt-quatre heures qui suivent. Ils sont tour à tour les personnages principaux de cinq histoires qui s’entrelacent et qui ont pour fil directeur la longue errance de Ping-Pong dans les rues de Toulouse – qu’on peine à reconnaître tant elle est filmée à rebours de l’image de carte postale qu’on en donne souvent.

Cette construction sophistiquée est hélas la seule qualité du film qui, sinon, accumule les défauts. Là où Polisse de Maïwenn réussissait à brosser un portrait kaléidoscopique d’un commissariat, Selon la police (pourquoi ce titre qui laisserait plutôt escompter l’histoire d’un fait divers où la version officielle et la vérité divergent ?) sombre dans la caricature. Ses personnages sont faussement ambigus ou, pour le dire autrement, cachent tous une dualité qui emprunte aux mêmes ressorts : ainsi du personnage interprété par Simon Abkarian, un mauvais flic qui cache un cœur d’or. Certains personnages sont assez peu crédibles tels que Joël.

Selon la police achève de se décrédibiliser dans son dernier quart d’heure. Deux scènes le clôturent dont on s’interdira de trop en dire. La première est exagérément dramatique ; la seconde trop mélodramatique.

La bande-annonce

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