Cyrano ☆☆☆☆

Faut-il résumer l’histoire archiconnue de Cyrano, celle d’un amour impossible que cet homme au physique disgracieux nourrit pour la belle Roxane, convoitée par l’infâme De Guiche qui, elle, n’a d’yeux que pour le beau Christian qui la séduira grâce aux poèmes que Cyrano lui écrira sous cape ?

Ce film est l’adaptation à l’écran de la comédie musicale créée en 2018 à Broadway par Erica Schmidt, l’épouse de Peter Dinklage. MGM en confie la direction à Joe Wright, le réalisateur de grosses machines aussi diverses et réussies que Orgueils et Préjugés, Reviens-moi, Anna Karénine et Les Heures sombres. C’est à sa compagne, Haley Bennett qu’est confié le rôle de Roxane. Bref, on reste en famille….

Son originalité repose sur une seule idée qui se veut transgressive : la tare de Cyrano ne vient plus de son nez disgracieux – ce qui prive le film de sa tirade la plus fameuse – mais de sa taille minuscule. Dans le rôle titre, le grand Peter Dinklage, l’indépassable Tyrion de Game of Thrones. C’est un peu court – et terriblement « politiquement correct » – pour en faire tout un film.

Certes, Cyrano a été tourné dans des décors somptueux en Sicile (qui était, en plein Covid, le seul endroit disponible pour tourner une superproduction hollywoodienne). Certes ses costumes et ses chorégraphies sont flamboyantes. Mais, comme souvent dans les comédies musicales, l’action est ralentie par les passages chantés. La beauté des alexandrins de Rostand disparaît dans la langue anglaise (je me demande si la version en vf revient au texte original de la pièce mais je crains que non) Et, ultime défaut, celui-ci rédhibitoire, aucune des chansons n’emporte la conviction sinon peut-être l’une des dernières Every Letter. Mais il est trop tard. L’intérêt du spectateur s’est depuis longtemps dissipé devant ce gloubi-boulgas à la sauce trop riche.

Cyrano a bien failli ne pas sortir en salles en France. Après qu’aux Etats-Unis le film eut fait un four – il n’avait engrangé que six millions de dollars de recettes alors que sa production en avait coûté trente – son distributeur français renonça un temps à sa sortie avant de revenir in extremis sur sa décision. Mais, sorti en catimini le 30 mars, dans un réseau très limité, il a très vite disparu de l’affiche.

La bande-annonce

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