Sur l’île d’Ischia, Pietro et Alba, riches restaurateurs romains, fêtent leurs noces d’or entourés de toute leur famille : leurs enfants, leurs petits-enfants, une vieille sœur, leurs neveux… Mais un orage bloque les invités pendant deux jours sur l’île.
Après douze ans à Hollywood, où Will Smith l’a adoubé, l’Italien Gabriele Muccino revient à Ithaque et y retrouve la formule qui avait fait son succès au debut des années 2000 avec Juste un baiser et Souviens-toi de moi : le film italien chorale rassemblant plusieurs générations d’une même famille et en décrivant, le temps d’un week-end paroxystique, les petites lâchetés et les grandes passions.
La formule pourrait sembler téléphonée. La bande-annonce laissait augurer le pire : une version cinéma de Plus belle la vie ou de Maguy avec moult éclats de voix et de rire. Mais le résultat est loin d’être déplaisant – profitant sans doute de ce que notre indulgence connaît un lâche relâchement en ces périodes caniculaires où la fraîcheur des salles obscures suffit, à elle seule, à nous combler.
Le mérite en revient à Gabriele Muccino qui a réuni autour de lui une pléiade d’acteurs plus ou moins connus de ce côté-ci des Alpes (on reconnait Stefano Accorsi dans le rôle du fils prodigue et Stefania Sandrelli dans celui de la mère de famille). Il réussit à donner à chacun un rôle qui ne se réduit pas à un stéréotype : la femme trompée, le malade d’Alzheimer et son épouse qui s’épuise à le soigner, le mari écartelé entre son ancienne femme et la nouvelle, le couple de jeunes tourtereaux, etc. Il le fait surtout avec une mise en scène d’une parfaite fluidité qui enchaîne les scènes de groupe filmées en longs plans séquences parfaitement millimétrés.
Rien de bien intéressant ne se passe ; mais on ne s’ennuie pas une seconde pour autant. Car on s’attache à toutes ces micro-histoires, à tous ces destins ordinaires. On parle fort et haut ; on crie ; on rit ; on pleure. Tout cela est sans doute excessif sinon caricatural. Mais on est en Italie. C’est l’été. Ne boudons pas notre plaisir.