The Charmer ★★★☆

Esmail a émigré d’Iran au Danemark. Hébergé dans un appartement sordide, il vit de petits boulots. Il est sous la menace d’une reconduite à la frontière s’il n’administre pas la preuve qu’il s’est assimilé. Sa seule solution : séduire une Danoise et l’épouser.

Le pitch de The Charmer, son titre badin peuvent induire en erreur : il ne s’agit pas d’une comédie romantique sur un dragueur iranien à la recherche de l’âme sœur au Danemark.
La caméra naturaliste de Milad Alami (d’origine iranienne, il a grandi en Suède et vit désormais au Danemark) a tôt fait de tirer The Charmer du côté du drame. Un drame désespéré ou désespérant qui s’ouvre par une scène coup de poing : une femme se suicide en se jetant d’une fenêtre. On voit ensuite Esmail, après une dure journée de travail, revêtir son plus beau costume et aller dans un bar chic du centre ville à la recherche d’une femme disponible. C’est là qu’il rencontre Sarah, une Iranienne de la seconde génération, immigrée au Danemark de longue date (la chanteuse Soho Rezanejad donne à son personnage une fragilité crâne), que le petit jeu de Esmail ne trompe pas.

The Charmer m’a touché. Le personnage d’Esmail est attachant, dont le cynisme à utiliser son corps comme une monnaie d’échange pourrait choquer, mais dont on partage l’urgence à trouver une solution à sa situation administrative. Le couple qu’il forme avec Sarah est toujours juste.

J’imaginais que le film nous amène dans une direction : que Sarah utilise Esmail – comme lui-même avait déjà vainement tenté d’utiliser d’autres femmes – afin de quitter une mère étouffante et de conquérir son autonomie. Milad Alami en choisit une autre. Elle est étonnante. Je laisse l’épilogue vous emporter.

La bande-annonce

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