Sale temps à l’hôtel El Royale ★☆☆☆

L’hôtel El Royale est construit sur la frontière qui sépare le Nevada de la Californie. Il a connu au début des années soixante son heure de gloire ; mais dix ans plus tard il est tombé à l’abandon et n’est plus guère géré que par un seul garçon d’étage (Lewis Pullman)
C’est là que se retrouvent quatre personnages : un prêtre amnésique (Jeff Bridges), une chanteuse de blues sans le sou (Cynthia Erivo), un VRP trop bavard (Jon Hamm) et une jolie pépé (Dakota Johnson). Chacun cache un secret.

« Le cinéma selon Goddard » (Libération ! Si tu me lis, embauche moi !). Drew Goddard s’était fait connaître en 2011 avec son premier film, La Cabane dans les bois, un slasher plus malin que les films du genre, produit pour trente millions de dollars et qui en a rapporté le double. On l’attendait au tournant. Le revoici sept ans plus tard avec un film bien différent.

Sale temps à l’hôtel El Royale ressemble à une pièce de théâtre. Tout le film se déroule entre les quatre murs d’un hôtel, isolé au milieu de nulle part, quasiment sans clients, qui cache derrière ses miroirs sans tain des portes dérobées et des couloirs secrets. Les décors, la musique ressuscitent une époque : celle de la fin des années soixante, de Woodstock, de Charles Manson dont Chris Hemsworth – dont l’entrée en scène se fait longtemps attendre – constitue un double à peine déguisé.

Le film a trois défauts.
Le premier est perceptible dès la bande-annonce. Celle-ci commence comme une comédie qui mettrait en scène quelques clients rassemblés dans un sympathique lieu de débauche, pour tourner quelques secondes plus tard, au drame. Entre ces deux registres, Sale temps à l’hôtel El Royale hésite sans jamais choisir.
Le second est que l’opacité des personnages disparaît rapidement. On comprend l’histoire de chacun – grâce à quelques pachydermiques flash-back – et la coïncidence de leur rencontre. Si bien que, faute de suspense, la tension dramatique se relâche et qu’on devine par avance vers quelle conclusion le film se dirige.
Le troisième est que ladite conclusion tarde à se dessiner. Sale temps à l’hôtel El Royale aurait pu durer une heure trente et constituer un film sympathique et joliment troussé. Il dure cinquante minutes de plus et y perd en densité.

La bande-annonce

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