Un jour ça ira ★☆☆☆

L’Archipel est un centre d’hébergement en plein Paris qui accueille, dans les anciens locaux de l’Institut national de la protection intellectuelle, avant leur réfection, des familles étrangères. Les frères Zambeaux y ont posé leur caméra, s’attachant notamment à deux pré-ados d’une douzaine d’années, Djibi et Ange. Djibi  vit avec sa mère immigrée du Sénégal ; Ange est seule avec son père. Grâce aux ateliers d’écriture et de chant qui leur sont proposés, Djibi et Ange créent un peu de beauté et d’espoir.

Pendant douze ans Edouard Zambeaux a présenté Périphéries sur France Inter. Il s’y intéressait aux marginaux, aux petits, aux sans-grades. C’est avec la même empathie qu’il filme les familles du 115, le numéro d’urgence des mal-logés, ballottés d’hôtels en meublés. Djibi les appelle les « serial déménageurs ».

Un jour ça ira décrit la vie des occupants, l’ennui de leurs journées sans but, l’inquiétude que suscite la fermeture imminente de l’Archipel et le relogement hypothétique de ses résidents. Il décrit aussi le travail remarquable de dévouement des travailleurs sociaux qui en assurent la gestion et qui animent les activités proposées aux jeunes. On ne peut, en particulier, s’empêcher de saluer le talent de la chanteuse-parolière-pianiste Peggy Rolland dont la voix et la rythmique permettent, le temps d’une chanson, de faire oublier les couacs de ses élèves pas toujours doués.

Un jour ça ira a le défaut de ses qualités. L’émotion qu’il nous fait partager est parfois un peu trop racoleuse. La larme qu’il nous fait verser est souvent de trop. Autrement plus critiques et autrement plus convaincants étaient les documentaires sur l’accueil en Cada (Les Arrivants, 2008) et sur l’apprentissage du français à des jeunes étrangers (La Cour de Babel, 2013).

La bande-annonce

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