Les Tournesols sauvages ★☆☆☆

Julia a vingt-deux ans et deux jeunes enfants qu’elle couve de toute la tendresse maternelle dont elle est capable. Elle poursuit des études pour devenir infirmière mais fait pour le moment le ménage dans un grand hôtel. Elle peut compter sur son père et sur sa sœur pour l’aider. Mais, éternelle amoureuse, elle ne peut pas vivre sans compagnon.

La bande-annonce alléchante des Tournesols sauvages annonçait l’histoire d’une jeune Catalane rayonnante écartelée entre plusieurs hommes et passant de l’un à l’autre à la recherche du Prince charmant. Le film est en fait différent et plus grave que je ne l’escomptais. Il est organisé en trois parties chacune centrée sur les trois hommes qui se succèdent dans la vie de Julia : Oscar, le beau culturiste au tempérament explosif ; Marcos, le père de ses enfants, son amour de lycée, qui travaille désormais à Meilila, une enclave espagnole au Maroc et Alex, un voisin avec lequel elle trouvera peut-être la sérénité qui lui était jusqu’alors refusée.

À en croire son réalisateur, Jaime Rosales, Les Tournesols sauvages est un film radicalement féministe qui met en scène une fille ultra-contemporaine (Anna Castillo a la beauté et l’énergie d’une jeune Penelope Cruz) confrontée à trois types de masculinité toxique : l’homme violent, l’homme défaillant, l’homme sirupeux. Dont acte. Mais c’est d’un féminisme paradoxal qu’il s’agit où son incarnation ne vit et ne se définit que dans son rapport aux hommes, comme si Julia était incapable de vivre sans eux, comme ces tournesols, rivés au sol, dont la survie dépend de la source de lumière vers lesquels ils s’inclinent. Plus radical (et convaincant ?) aurait été son propos si Les Tournesols sauvages s’était conclu autrement que par sa fin gnangnan, pâle copie d’une publicité pour un site de rencontres.

La bande-annonce

2 commentaires sur “Les Tournesols sauvages ★☆☆☆

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *