They Shot the Piano Player ★☆☆☆

Pianiste brésilien de bossa nova, Tenório Jr. joua dans les années 60 dans les clubs de Copacabana. Sa disparition mystérieuse à Buenos Aires en 1976 accrut son aura. Fernando Trueba a mené l’enquête à son sujet, interrogeant sa famille, ses proches, ses amis musiciens. Au lieu d’en faire un documentaire, il opta avec Javier Mariscal, avec lequel déjà il avait coréalisé sur le même modèle Chico & Rita en 2011, pour un film d’animation.

They Shot the Piano Player – un drôle de titre anglais pour une production franco-espagnole réalisée par deux Espagnols sur un pianiste brésilien mort en Argentine – a une immense qualité : il nous replonge dans le Brésil des années 60 où se crée une musique qui connut un succès mondial, la bossa nova, dont il nous fait entendre quelques-uns des titres les plus connus et rencontrer quelques-uns des musiciens vivants les plus célèbres: Gilberto Gil, Chico Buarque, Joao Donato, etc.

Mais, tout bien considéré, c’est sa seule qualité. Sa forme, une animation en 2D, qui utilise des bleus et des jaunes éclatants pour les années 2000 durant lesquelles un journaliste américain, à qui Jeff Goldblum prête sa voix, est censé rassembler la documentation pour un livre sur Tenório Jr., et des tonalités beaucoup plus sombres pour les flashbacks dans les années 70 de la dictature argentine, n’est guère originale. C’est la même qu’utilisaient Valse pour Bachir ou Josep. C’est surtout un pis-aller auquel les réalisateurs ont recours de plus en plus souvent faute de disposer du matériel pour tourner un documentaire en images réelles.

Quant à l’histoire proprement dite, elle est nimbée d’un voile de mystère bien vite dissipé. Comme des dizaines de milliers d’autres Argentins, Tenório Jr. a été raflé par la police militaire argentine, séquestré, torturé et éliminé parce que son apparence – il portait la barbe et les cheveux longs – et la carte du syndicat de musiciens qu’il avait dans la poche laissaient suspecter des sympathies communistes.

La bande-annonce

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