Riverboom ★★★☆

Un an après les attentats contre le World Trade Center, trois jeunes Suisses visitent l’Afghanistan.

Riverboom est un documentaire hors normes dont les images nous parviennent plus de vingt ans après avoir été filmées. Il est l’oeuvre de Claude Baechtold, un jeune Suisse dont la route croise celle du journaliste Serge Michel, missionné par le Figaro pour réaliser un reportage sur l’Afghanistan occupé et celle du photographe Paolo Woods. Les trois Pieds nickelés, en violation de toutes les règles de sécurité, quittent la zone verte sécurisée de Kaboul. Entassés dans une Toyota Corolla, cornaqués par un guide local, ils font le tour du pays passant des zones contrôlées par les talibans à celles sous la coupe des seigneurs de la guerre.

Riverboom est un documentaire hilarant porté par l’humour cabotin de son réalisateur. Tout lui est prétexte à blagues, même si son propos devient plus grave quand il évoque la mort prématurée de ses parents. Riverboom m’a fait penser à Nothingwood et à Kabullywood, deux documentaires qui se déroulaient également en Afghanistan et qui prenaient le parti de rire des situations absurdes créées par la succession quasi-interrompue des guerres dans ce pays exsangue. La nationalité de ses protagonistes m’a fait penser aussi à Nicolas Bouvier dont L’Usage du monde est pour beaucoup de globe-trotters le livre-culte revendiqué.

Nos trois héros ne se départent jamais de leur bonne humeur durant leur long voyage. Ils prennent le parti de rire des situations les plus dramatiques sans pour autant verser dans le cynisme : un pays infesté de mines antipersonnel, la culture endémique du pavot comme seule ressource rentable, des seigneurs de la guerre corrompus et sanguinaires. Cette bonne humeur est communicative. Le réalisateur et ses deux compagnons de voyage, qui présentaient le film avant-hier à l’UGC Ciné Cité Les Halles en avant-première, ont été ovationnés par une salle comble qui en redemandait.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Riverboom ★★★☆

  1. Comme je suis en total accord avec la formule « il faut savoir rire du pire », l’accès à la’hour est souvent une boussole pour voir l’état de la santé mentale d’une personne. Ce documentaire me tente vraiment… merci Yves, je garde ce docu dans mes notes pour quand je serai plus dispo, tout en espérant que ça puisse être encore possible de le voir.

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