Antonio Ligabue (1899-1965) fut un peintre naïf qui acquit tardivement une relative célébrité dans l’Italie de l’après-guerre. Il souffrit toute sa vie de graves troubles psychiatriques qui provoquèrent de multiples internements en institutions spécialisées et le maintinrent en marge de la société.
Né à Zurich d’une fille mère italienne, il prit le nom du mari de celle-ci. Il fut placé dans une famille de Suisses allemands qui n’avaient pas eu d’enfant naturel mais y fut très vite en butte à l’hostilité de son père adoptif. Sa scolarité fut difficile, son originalité en faisant vite la tête de Turc de ses jeunes camarades. En 1919, il est expulsé vers l’Italie, le pays du mari de sa mère. Il ne connaissait rien de sa patrie et ne parlait pas un mot de sa langue. En Emilie-Romagne, il vit de l’aumône populaire, s’emploie comme journalier, est interné épisodiquement. Il ne trouve de soulagement que dans le dessin. En 1928, Marino Mazzacurati, un sculpteur renommé, le prend sous son aile. Il lui enseigne la peinture et la sculpture.
Une vie en morceaux. Je ne connaissais rien d’Antonio Ligabue. Ni ses oeuvres qui rappellent celles du Douanier Rousseau, ni sa vie passablement chaotique. Le moindre mérite du film de Giorgio Dritti est de me l’avoir fait découvrir. Ce biopic aurait pu paresseusement raconter la vie de Ligabue en en suivant le fil chronologique. Mais le procédé utilisé, qui évite l’académisme qui menaçait ce film, est beaucoup plus astucieux et captivant. Il procède par une succession de courtes saynètes qui se jouent des époques et des lieux. Leur montage désoriente d’abord ; mais très vite, on retrouve ses marques et on se pique à ce jeu de l’oie qui, à force d’allers-retours, finira néanmoins à nous raconter l’histoire d’une vie de ses débuts à sa fin.
Je voulais me cacher est porté par l’interprétation exceptionnelle de Elio Germano, qui lui a valu l’Ours d’argent et le Donatello – l’équivalent du César. L’acteur – qui a quarante ans à peine et qu’on avait repéré dans Alaska, dans Suburra et dans L’Incroyable Histoire de l’île de la rose – est méconnaissable. Le film repose sur ses épaules, des épaules de guingois déformées par le rachitisme dont Ligabue fut affecté pendant son enfance.
Le seul reproche qu’on pourrait adresser à ce film est de ne pas suffisamment mettre en valeur la peinture de Ligabue et son processus créatif. Je voulais me cacher nous montre moins un peintre maudit que la souffrance d’un homme en butte à la cruauté d’autres hommes à une époque où la folie était moins considérée comme une maladie que comme une malédiction.
Tony (Tim Roth) et Chris (Vicky Krieps) laissent derrière eux leur fille, June, pour s’installer quelques jours d’été sur l’île de Fårö en Suède, où vécut Bergman et où le grand réalisateur suédois tourna quelques uns de ses films. Tony est un cinéaste réputé, invité à Fårö pour y animer une master class. Chris, beaucoup plus jeune, réalisatrice elle aussi, peine à écrire son prochain film. Elle en raconte la trame à son conjoint qui l’écoute d’une oreille distraite : il y sera question de deux anciens amants, Amy (Mia Wasikowska) et Joseph (Anders Danielsen Lie), réunis par hasard sur une île suédoise pour le mariage d’un ami commun, qui, à l’occasion de la noce, renouent leur liaison.
Après
À Sept-Îles, sur les bords du Saint-Laurent, la population innue est parquée dans des réserves. Deux enfants, Mikuan et Shaniss y ont grandi, la première dans une famille unie, la seconde séparée de ses parents violents et alcooliques, y sont devenues inséparables. Mais au sortir de l’adolescence, leurs chemins semblent emprunter des chemins différents. Mikuan, éprise de littérature, ne rêve que de quitter une communauté qui l’étouffe tandis que Shaniss s’y est retrouvée piégée par un compagnon toxico et l’enfant qu’il lui a fait.
Helmut Newton (1920-2004) compte parmi les photographes les plus connus du vingtième siècle. Certains de ses clichés, comme celui du smoking Yves Saint-Laurent dans une rue nocturne du Marais, sont entrés dans l’histoire. Toute sa vie durant, il a photographié des femmes puissantes, nues, très érotisées.
Jacob et Monica sont deux immigrés coréens installés depuis plusieurs années en Californie. Ils ont emmené aux Etats-Unis avec eux leur fille Anne et y ont eu un second enfant, David, affligé d’un souffle au cœur. Malgré les réticences de son épouse, Jacob a décidé de se mettre à son compte en rachetant un lopin de terre dans l’Arkansas et en y faisant pousser des légumes coréens. L’installation de cette famille, bientôt rejointe par la mère de Monica, dans un mobile home miteux ne va pas sans peine.
Mikio Kobayashi a repris la petite imprimerie familiale tenue par son père. Elle est installée au rez-de-chaussée de sa minuscule maison tokyoïte qu’il partage avec Seiko, sa sœur divorcée, Eriko, la petite fille qu’il a eue de sa première femme, et Natsuki, sa seconde épouse qui tient les comptes de la petite entreprise.
Désigné coupable – en version originale The Mauritanian – raconte l’histoire vraie de Mohamedou Ould Slahi (Tahar Rahim) qui fut arrêté fin 2001 en Mauritanie, transféré d’abord en Jordanie puis en Afghanistan et enfin à Guantánamo en 2004 où il resta emprisonné jusqu’en 2016.
Peter (Matthias Schoenaerts) a grandi avec son cousin Michael (Joel Kinnaman). Leur travail dans le BTP est une façade qui cache leur activité de racket et de trafic pour la pègre irlandaise, une activité que menace la malavita italienne. Volontiers psychopathe, Michael aurait tendance à jeter de l’huile sur le feu. Plus prudent, Peter tente avec plus ou moins de succès de réfréner la violence de son cousin. Mais, plus profondément, cette guerre des gangs est l’occasion pour les deux cousins de solder de vieux comptes.
Benedetta Carlini a été placée au couvent des Théatines à Pescia, dans le grand-duché de Toscane, à neuf ans à peine suite au vœu prononcé par ses parents alors qu’elle combattait une grave maladie infantile qui aurait pu lui être fatale. Cette enfant très pieuse prétendit parler à Jésus. Les stigmates qu’elle présentait conduisirent le nonce apostolique de Florence à diligenter une enquête. Témoigna au procès une jeune novice, Sœur Bartolomea, qui reconnut avoir eu des relations sexuelles avec son aînée.